La première femme élue présidente de Namibie, Netumbo Nandi-Ndaitwah, a affirmé jeudi avoir « brisé le plafond de verre » dans un discours austère prononcé lors de sa première rencontre avec la presse depuis l’annonce de son élection.
« En tant que femme, je suis la première à admettre que mon élection à la plus haute fonction du pays a certainement brisé le plafond de verre des femmes namibiennes », a lancé l’actuelle vice-présidente de 72 ans, élue avec 57,31% des suffrages à l’issue de scrutins présidentiel et législatifs marqués par de nombreux dysfonctionnements.
La candidate du parti au pouvoir depuis l’indépendance de ce pays d’Afrique australe en 1990 a salué dans la foulée Ellen Johnson-Sirleaf, première femme présidente du continent, qui « a montré la voie » au Libéria.
Ces quelques mots en une heure et demie d’intervention sont demeurés la seule référence à la première historique qu’est son élection en Namibie.
Fille de pasteur anglican passée par Moscou du temps de la lutte en exil pour la libération du pays, « NNN », partisane d’une législation stricte en matière d’avortement, interdit sauf circonstances extraordinaires dans le pays, n’a pas endossé le costume de championne des droits des femmes.
Sans son habituel « doek » (couvre-chef local, ndlr), Netumbo Nandi-Ndaitwah a en revanche revendiqué la « légitimité constitutionnelle et morale de gouverner ». Et ce même si l’opposition a annoncé qu’elle ne reconnaîtrait pas les résultats des élections – initialement prévues le 27 novembre mais prolongées deux fois et qui se sont achevées le 30 – où elle dit avoir constaté « de multiples irrégularités ».
Netumbo Nandi-Ndaitwah, ministre depuis 2000, a refusé d’accabler la commission électorale quand elle a été interrogée à deux reprises sur sa gestion du scrutin: « Ils ont mené le processus à son terme », s’est-elle borné à déclarer.
Si la participation, de 76% des inscrits, a été bien plus élevée que lors de la précédente présidentielle (61%), elle a été extrêmement inégale.
Les régions d’Ohangwena et Omusati, fiefs du parti historique au pouvoir dans le nord du pays, où « NNN » a signé ses meilleurs scores (respectivement 79,7% et 82,6%), ont été marquées par des participations spectaculaires de 91% et 92%, très supérieures au reste du pays.
La région densément peuplée de Khomas, englobant la capitale Windhoek, où les dysfonctionnement ont été nombreux, n’a par exemple enregistré que 67% de participation.
« Nous sommes légitimes pour faire en sorte que le 21 mars 2025 », a assuré NNN, « je prêterai serment ».