Le premier vice-président du Soudan du Sud, Riek Machar, a été arrêté mercredi soir à son domicile de Juba par les forces de sécurité. Cette arrestation, qualifiée d’« inconstitutionnelle », aggrave la crise politique et menace la fragile paix du pays.
Selon Reath Muoch Tang, responsable des relations extérieures du SPLM-IO, un convoi de plus de vingt véhicules lourdement armés, dirigé par le ministre de la Défense et le chef de la sécurité nationale, a fait irruption dans la résidence de Machar. Ses gardes du corps ont été désarmés et un mandat d’arrêt lui a été délivré. Il est désormais placé en résidence surveillée.
Cette arrestation survient dans un climat déjà très tendu. Depuis début mars, la situation sécuritaire s’est détériorée dans le Haut-Nil, avec des affrontements entre l’armée et des milices fidèles à Machar. Des attaques aériennes ont visé les bases de ces groupes, faisant plusieurs morts. Le gouvernement accuse les alliés de Riek Machar d’être à l’origine de ces violences. Plusieurs figures clés de son parti, dont le chef d’état-major et le ministre du Pétrole, ont été arrêtées ces dernières semaines. L’opposition dénonce cette vague d’arrestations, tandis que la communauté internationale peine à instaurer un dialogue entre les deux camps.
L’ONU a immédiatement réagi à cette arrestation. La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a mis en garde contre un retour imminent à la guerre civile, affirmant que « le pays est au bord du conflit » et appelant toutes les parties à la retenue. Par la voix de son émissaire Nicholas Haysom, l’organisation a également exhorté au respect de l’accord de paix de 2018, qui avait mis fin à cinq ans d’une guerre civile ayant fait 400 000 morts.