Une vingtaine de femmes du parti d’opposition les Transformateurs ont manifesté samedi en sous-vêtements devant le siège de leur parti pour exiger la libération de leur dirigeant, Succès Massa, incarcéré depuis le 16 mai sur des soupçons « d’incitation à la haine ».
« Libérez Masra, pourquoi vous le gardez ? », ont-elles scandé. Certaines pleuraient et d’autres à genoux imploraient Dieu.
La manifestation, dont la vidéo a été diffusée par les Transformateurs sur leur page Facebook officielle, a duré moins d’une heure, avant sa dispersion sans incident.
Au Tchad, ce type de manifestations de femmes s’est déjà produit dans les milieux non musulmans.
Succès Masra, originaire du sud du pays, appartient à l’ethnie Ngambaye et bénéficie d’une large popularité auprès des populations du sud à majorité chrétienne et animiste, qui s’estiment lésées par le régime de N’Djamena majoritairement musulman.
Poursuivi par la justice pour « incitation à la haine, à la révolte, constitution et complicité de bandes armées, complicité d’assassinat, incendie volontaire et profanation de sépultures », Succès Masra a annoncé il y a quatre jours entamer une grève de la faim.
« Masra est en danger nous tenons les autorités responsables de cette situation », a assuré à l’AFP le secrétaire général des Transformateurs, le Dr Tog-Yeum Ngorngar.
Ce dernier précise que « depuis quatre jours Succès Masra refuser de manger, de boire et de prendre ses médicaments ».
Me Francis Kadjilembaye, coordinateur du collectif des avocats de M. Masra, a déclaré à l’AFP qu’il s’agit, selon eux, d’une « détention arbitraire ».
La justice tchadienne accuse M. Masra d’avoir provoqué un massacre le 14 mai à Mandakao, dans la région du Logone-Occidental (sud-ouest), où 42 personnes, « majoritairement des femmes et des enfants », ont été tuées.
AFP