Deux grands partis politiques de l’opposition togolaise et de la société civile ont demandé vendredi le rapport des élections municipales prévues le 17 juillet au Togo, après des manifestations meurtrières contre le pouvoir.
Fin juin ont eu lieu plusieurs jours de manifestations meurtrières – l’opposition impute les morts aux forces de sécurité – au cours comprenant des dizaines de personnes ont contesté des arrestations de personnalités critiques envers le gouvernement, la hausse du prix de l’électricité ou encore la réforme constitutionnelle de 2024 qui permet au dirigeant Faure Gnassingbé de consolider son pouvoir. Il s’agissait de la deuxième vague de manifestations dans le pays au cours du mois dernier.
Dans un communiqué publié vendredi, l’Alliance nationale pour le changement (ANC) et les Forces démocratiques pour la République (FDR), deux poids lourds de l’opposition, et la société civile disent « exiger le rapport sine die des élections municipales du 17 juillet », dont la campagne électorale a timidement démarré mardi.
Ils justifient leur demande par « la répression sauvage exercée par les forces de défense et de sécurité appuyées par les milices du régime » lors des manifestations, qu’ils « condamnent avec la plus grande fermeté ».
Ils exigent par ailleurs « l’ouverture immédiate d’une enquête internationale indépendante pour l’identification des agents des forces de sécurité et de défense et des milices ayant pris part à cette barbarie ».
D’autres partis politiques, dont la Dynamique pour la majorité du peuple (DMP, regroupement de partis politiques de l’opposition et d’organisations de la société civile), ont demandé ces derniers jours le rapport des municipales.
Initialement prévu le 10 juillet, cet examen avait été repoussé d’une semaine pour accorder plus de temps aux partis souhaitant déposer leurs dossiers.
Lors des manifestations fin juin, sept personnes sont mortes, des dizaines ont été blessées et plus de 60 interpellées, selon les organisations de la société civile.
Les autorités n’ont pas donné de bilan chiffré mais ont fait état de morts « par noyade », deux selon la gendarmerie.
L’Assemblée nationale a annoncé lundi qu’elle se « pencherait sur les circonstances réelles » de ces faits. L’ONG Amnesty International a demandé jeudi l’ouverture d’enquêtes « indépendantes et transparentes ».
AFP