À l’occasion du 20ᵉ anniversaire du Parlement panafricain (Pap) et du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (Ecosocc), Dakar devient le centre de réflexion panafricaine. Durant quatre jours, décideurs, diaspora, médias et société civile se réunissent pour promouvoir des solutions concrètes en faveur de la justice, des réparations et de l’unité du continent.
Dakar a accueilli, hier, une rencontre panafricaine d’envergure sur le thème « Favoriser les synergies panafricaines pour la justice et les réparations ». Cet événement, qui se tient du 5 au 8 décembre, marque les 20 ans du Parlement panafricain (Pap) et du Conseil économique, social et culturel de l’Union africaine (Ecosocc). Il rassemble diaspora, médias et société civile pour tracer une feuille de route ambitieuse vers une Afrique unie, équitable et souveraine.
Dans son discours d’ouverture Lucia Dos Passos, 3ᵉ Vice-présidente du Pap, a souligné l’importance de cette commémoration pour affronter les blessures du passé tout en regardant vers un avenir plus juste. « Les réparations ne sont pas seulement une question matérielle ou financière, elles sont un acte de reconnaissance et une promesse de construire un avenir équitable pour les générations à venir », a-t-elle déclaré.
Au niveau continental, l’année 2024 est marquée par le lancement des préparatifs du thème de l’Union africaine pour 2025, intitulé « Justice pour les Africains et les personnes d’ascendance africaine grâce aux réparations ». Dans cette optique, la vice-présidente a appelé à une collaboration renforcée avec des acteurs clés : « La diaspora africaine est une force indispensable pour amplifier nos aspirations continentales, tandis que les médias et la société civile assurent la sensibilisation et la participation citoyenne ».
Le représentant d’Ecosocc au Sénégal, Alpha Faye, a rappelé la symbolique de Gorée, lieu choisi pour abriter certains échanges. « Gorée, sanctuaire pour la réconciliation, nous rappelle les blessures de l’esclavage et nous invite à œuvrer pour une justice réparatrice capable de guérir les plaies profondes de notre histoire », a-t-il déclaré.
La rencontre vise également à tirer les leçons des deux décennies d’existence du Pap et de l’Ecosocc. Ces institutions, créées pour promouvoir la gouvernance inclusive et la participation citoyenne, jouent un rôle clé dans la réalisation de l’Agenda 2063. M. Faye insiste sur la nécessité de renforcer les partenariats multipartites pour faire de l’Afrique un acteur influent sur la scène internationale.
Les intervenants ont unanimement souligné l’importance de la justice réparatrice, non seulement pour corriger les inégalités structurelles, mais aussi pour réconcilier l’Afrique avec elle-même. « L’Agenda 2063 est une boussole pour bâtir une Afrique sûre d’elle, où la sécurité humaine est garantie dans toutes ses dimensions – alimentaire, économique, sanitaire et environnementale », a affirmé M. Faye.
Ces quatre jours d’échanges et de réflexion doivent aboutir à des recommandations concrètes pour renforcer la collaboration entre les institutions panafricaines et leurs partenaires.
Tafsir Khaly SARR (Stagiaire)