Entre 1989 et 2003, différentes guerres civiles ont traversé le Liberia, entrainant environ 250 000 morts. Plus de vingt ans après, les autorités veulent juger les coupables de ces atrocités. C’est ce qu’a annoncé le bureau qui doit établir la Cour spéciale des crimes de guerre et économiques. L’avocat chargé de mettre en place cette entité l’a confié à l’AFP.
« Sur la base de tous les engagements que j’ai pris et de la dynamique que je vois, le tribunal aura, bien avant l’expiration des six ans du mandat du Président libérien Joseph Boakai entamé en janvier 2024, au moins entamé son premier procès, voire l’aura conclu », assure Jallah Barbu, nommé en novembre par le Président Boakai pour diriger le bureau qui doit mettre en place la Cour spéciale des crimes de guerre et économique au Liberia. « Je ne pense pas que ce soit trop tard. Nous avons aujourd’hui une formidable occasion de montrer notre situation dans le monde et d’aller de l’avant. Il y a un temps pour tout. C’est le moment », poursuit-il.
À noter que Prince Johnson, l’un des principaux opposants à la mise en place de tribunal, est décédé récemment. En 2009, une Commission vérité et réconciliation installée en 2006, avait demandé qu’il soit jugé par un tribunal spécial, lui et 7 autres chefs de guerre. Prince Johnson était notamment célèbre à cause d’une vidéo de lui, sirotant une bière, alors que ses hommes torturaient à mort le Président Samuel Doe en 1990.
Pour Jallah Barbu, il s’agit d’un devoir de mémoire qui servira à panser les plaies et à bâtir un futur harmonieux au Liberia. « Nous voulons nous assurer que lorsque nous aurons mis un terme à ce processus de justice, le peuple libérien sera heureux, notre pays sera sur une meilleure trajectoire, au moins en ce qui concerne le respect de l’État de droit, pas seulement par la parole, mais aussi dans les actes ».