L’ancien Premier ministre du Mali, Choguel Maïga, a été inculpé et placé sous mandat de dépôt ce mardi. Après avoir été placé en garde à vue la semaine dernière, il a comparu devant la Cour suprême.
Les accusations portées par la justice malienne sont : « atteinte aux biens publics, faux, usage de faux », selon des sources judiciaires rapportées par l’AFP. Selon son avocat, Me Cheick Oumar Konaré, via un post Facebook, l’ancien chef du gouvernement, limogé en novembre dernier, « se dit serein et estime qu’un homme politique doit s’attendre à tout, y compris la prison et la mort ».
Son incarcération s’inscrit dans le cadre d’une enquête sur des allégations de malversations rapportées par le Vérificateur général. Plusieurs de ses anciens collaborateurs ont également été inquiétés, notamment son directeur de cabinet, le professeur Issiaka Ahmadou Singaré, et trois directeurs administratifs et financiers de la Primature. Me Konaré a tenu à souligner que son client restait présumé innocent jusqu’à une éventuelle condamnation.
Cette arrestation intervient dans un contexte de tensions politiques persistantes. Choguel Maïga, nommé en 2021 par le chef de la junte, Assimi Goita, avait été limogé pour avoir émis de vives critiques contre le pouvoir en place. Il avait notamment dénoncé la décision des militaires de se maintenir au pouvoir, alors qu’ils avaient promis de rendre le pouvoir aux civils en mars 2024. Il avait également pointé du doigt une « gestion clanique » et une atteinte aux libertés fondamentales.
L’inculpation de l’ancien Premier ministre s’ajoute à une série d’événements récents, incluant l’arrestation de plusieurs officiers et généraux, soupçonnés d’atteinte à la sûreté de l’État. Ces actions se déroulent dans un climat marqué par la dissolution des partis politiques. En juillet, une nouvelle loi a permis à Assimi Goïta de prolonger son mandat, justifiant cette décision par la lutte contre l’insécurité qui sévit dans le pays.
Djibril DIAO (stagiaire)