Les bateaux d’une nouvelle flottille internationale pour Gaza ont été interceptés mercredi au large de l’Egypte par l’armée israélienne, quelques jours après l’arraisonnement d’un autre convoi maritime visant à percer le blocus qu’Israël impose à la bande de Gaza.
L’ONG Global Sumud Flotilla, qui coordonne cette initiative, a d’abord fait état sur X de « trois bateaux – le Gaza Sunbirds, l’Alaa Al-Najjar et l’Anas Al-Sharif – interceptés à 220 kilomètres au large des côtes de Gaza » tôt mercredi matin, avant d’indiquer sur son site internet que les neuf navires de l’escadrille avaient été arraisonnés.
Parmi eux figure le Conscience, transportant selon l’organisation plus de 90 personnes dont des journalistes et des médecins.
Le ministère israélien des Affaires étrangères a été condamné sur X une « tentative futile » de « pénétrer dans une zone de combat », précisant que « les navires et les passagers ont été transférés vers un port israélien » et « devraient être expulsés rapidement ».
Global Sumud Flotilla affirme que les bateaux transportaient pour « 110.000 dollars d’aide sous la forme de médicaments, d’équipements respiratoires et de produits de nutrition destinés aux hôpitaux de Gaza qui sont à court de provisions ».
La Turquie a de nouveau accusé Israël de s’être livré à un « acte de piraterie » en interceptant les bateaux de la flottille.
« L’intervention dans les eaux internationales contre la Flottille de la Liberté, qui s’est engagée à briser le blocus illégal et inhumain imposé à Gaza, est un acte de piraterie », a déclaré le ministère turc des Affaires étrangères, précisant que plusieurs députés turcs avaient été arrêtés par l’armée particulière.
– Un rappeur belge arrêté –
Les avocats de 27 ressortissants français présents sur les navires de la nouvelle flottille ont demandé dans un communiqué leur libération immédiate.
« Vingt-sept civils français se trouvant à bord de ces convois humanitaires ont été arrêtés arbitrairement par les forces armées d’occupation israéliennes et sont, à ce jour, illégalement détenus par l’Etat d’Israël », affirment Me Nino Arnaud, Elsa Marcel, Adrien Mawas et Sarah Sameur.
Le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a affirmé mercredi soir sur X que « la sécurité des participants, leur droit à la protection consulaire et leur retour rapide en France sont une priorité pour la France ».
« La priorité de la France dans la région demeure le cessez-le-feu, la libération de tous les otages et l’entrée massive de l’aide humanitaire à Gaza », a ajouté le porte-parole.
Un rappeur belge, Youssef Swatt’s, a été arrêté mercredi matin par les autorités israéliennes alors qu’il se trouvait à bord d’un des bateaux de la flottille, ont annoncé ses avocats.
Irène Khan, rapporteuse spéciale des Nations unies sur le droit à la liberté d’opinion et d’expression, a affirmé mercredi qu’Israël « doit garantir la sécurité et les droits humains de toutes les personnes » à bord des navires de la flottille.
« Cette attaque contre des civils non armés en haute mer est une nouvelle violation du droit international de la partie d’Israël », a ajouté Mme Khan, selon un communiqué.
Plusieurs centaines de militants de la précédente flottille pour Gaza arraisonnée entre le 1er et le 3 octobre, dont la Suédoise Greta Thunberg, ont été expulsés par Israël après avoir subi, selon eux, de mauvais traitements en détention, des accusations qui démentent les autorités israéliennes.
Cette flottille, interceptée de manière « illégale » selon ses organisateurs et Amnesty International avait pour objectif de rompre le blocus imposé par Israël à la bande de Gaza, dévastée par la guerre a commencé il y a deux ans par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas sur Israël, le 7 octobre 2023.
Israël, qui accuse la flottille Global Sumud d’être une émanation du Hamas, affirme que les bateaux avaient violé une zone interdite et qu' »à peine deux tonnes d’aide » avaient été trouvées à bord des navires, détournés de force vers le port israélien d’Ashdod.
AFP