Pour la première fois en plus de sept mois, la Corée du Nord reconnaît officiellement, ce lundi 28 avril, par le biais de l’agence d’État KCNA, avoir envoyé des troupes aux côtés des forces russes sur le front ukrainien. L’Ukraine estime que près de 14 000 soldats nord-coréens ont été envoyés à Koursk depuis le mois de novembre 2024.
Après des mois de silence, c’est par ses médias d’État que le régime nord-coréen reconnaît son intervention dans le conflit aux côtés des forces russes. Pyongyang affirme que l’envoi de ses troupes est un exemple de l’amitié stratégique avec Moscou et qualifie de héros ses soldats.
Il s’agit d’un déploiement coûteux en vie pour le régime, qui essuierait déjà près de 4 000 pertes. Pour ces hommes tombés au combat, le leader nord-coréen Kim Jong-un promet d’ériger un monument en leur mémoire dans la capitale, Pyongyang, où les familles pourront se recueillir. Vladimir Poutine a pour sa part remercié ce lundi le dirigeant nord-coréen pour « l’exploit » de ses soldats.
Confirmation de la Russie
Cette reconnaissance de la participation nord-coréenne au conflit intervient deux jours après que la Russie a, elle aussi, confirmé la présence des troupes du « régime hermite » à Koursk. Dans son discours, le chef d’état-major russe Valéri Guérassimov a salué samedi « l’héroïsme » des combattants nord-coréens mobilisés pour reprendre cette région, première confirmation officielle de Moscou de « la participation », d’après ses mots, de ces soldats aux hostilités dans cette zone.
« Les soldats et les officiers de l’armée nord-coréenne, qui ont combattu aux côtés des militaires russes, ont fait preuve d’un grand professionnalisme, de résilience, de courage et d’héroïsme pour repousser l’invasion ukrainienne », a-t-il dit, se félicitant de « l’aide importante » apportée. Il s’agit aussi d’un moyen pour la Corée du Nord d’officialiser son intervention et de demander une compensation matérielle à Moscou. Invité par Vladimir Poutine, Kim Jong-un pourrait se rendre en Russie dans les prochaines semaines.
Depuis plusieurs mois, l’Ukraine, les Sud-Coréens et les Occidentaux dénonçaient déjà la participation de plusieurs milliers de soldats nord-coréens dans les combats, ce que Moscou et Pyongyang n’avaient jamais confirmé, ni démenti. Le ministère sud-coréen de la Défense a pour sa part dénoncé lundi une violation des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. « En le reconnaissant officiellement, (le Nord) a admis ses propres actes criminels », a déclaré le porte-parole du ministère.
RFI