Une conférence internationale de haut niveau sur l’avenir de l’État palestinien, coprésidée par la France, l’Arabie Saoudite et le président de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas, sous l’égide des Nations-Unies, se tiendra à l’Onu les 28 et 29 juillet courant au siège de l’organisation à New York. La rencontre ministérielle vise à faire de la reconnaissance de la Palestine une dynamique collective en fédérant les initiatives diplomatiques de la communauté internationale pour sauver la solution à deux États fondée sur un État palestinien aux côtés d’Israël.
Le Moyen-Orient est marqué par une éruption de violence sans précédent depuis le 7 octobre 2023 et la riposte militaire israélienne qui se poursuit toujours sur la bande de Gaza. La conférence internationale de haut niveau sur la résolution pacifique de la question palestinienne et la mise en œuvre de la solution à deux États, confrontée à des menaces existentielles, à l’initiative de la France et de l’Arabie Saoudite sous l’égide de l’ONU, initialement prévue du 17 au 20 juin 2025 aux Nations-Unies (New York) sous la co-présidence de la France et l’Arabie Saoudite puis reportée sine die après les frappes israéliennes en Iran et la riposte de Téhéran, se tiendra finalement les 28 et 29 juillet 2025.
Elle s’inscrit dans un moment de basculement historique au Proche-Orient en proie à une violence extrême, au terrorisme, à la haine et à l’injustice. Elle intervient également à un moment où la diplomatie officielle internationale est mise à rude épreuve et après l’annonce, par le président français Emmanuel Macron, de sa décision de reconnaître un État de Palestine. Une reconnaissance qui doit être officialisée en septembre lors de l’Assemblée générale de l’organisation des Nations Unies. « Fidèle à son engagement historique pour une paix juste et durable au Proche-Orient, j’ai décidé que la France reconnaîtra l’État de Palestine. J’en ferai l’annonce solennelle à l’Assemblée générale des Nations-Unies, au mois de septembre prochain. L’urgence est aujourd’hui que cesse la guerre à Gaza et que la population civile soit secourue. La paix est possible », avait posté le chef de l’État français sur ses réseaux sociaux officiels, le jeudi 24 juillet dernier.
A sa suite, dans un post publié sur X ce 24 juillet 2025, le ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a confirmé la tenue de la réunion ministérielle sur l’avenir de l’État palestinien une pour une solution à deux États (israélien et palestinien) au siège des Nations-Unies à New York. « La France et l’Arabie saoudite réuniront la communauté internationale ce lundi à l’Onu pour sauver la solution à deux États », a -t-il écrit. Selon le patron de la diplomatie française contacté par le journal « La Tribune du Dimanche » hier, « la perspective de l’existence d’un État de Palestine n’a jamais été aussi menacée ni aussi nécessaire, en raison de l’urgence de la situation humanitaire désastreuse à Gaza. Il s’agissait donc de donner une perspective politique … Nous allons œuvrer sans relâche ».
Pour les organisateurs, la conférence vise à relancer une résolution pacifique au conflit israélo-palestinien, la coexistence pacifique entre Israël et les États arabes, la sécurité d’Israël en les encourageant à prendre des engagements et l’intégration régionale, en mettant en avant la nécessité d’agir de manière décisive d’abord pour l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et permanent. Au menu des discussions, les ministres aborderont la libération de tous les otages et la délivrance inconditionnelle de l’aide humanitaire à la hauteur des besoins de la population de la bande de Gaza, la démilitarisation du Hamas et la réforme de l’Autorité palestinienne. En outre, ils travailleront à amener d’autres pays du G7 à avancer vers la reconnaissance de l’Etat de Palestine. Selon des diplomates anonymes, « la conférence devrait discuter des étapes vers la reconnaissance d’un État palestinien plutôt que d’une déclaration directe ». En tout état de cause, « le secrétaire général de l’Onu demeure fermement attaché à une solution négociée fondée sur deux États, conformément aux résolutions des Nations-Unies, au droit international et aux accords précédents », a déclaré le porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU, Farhan Haq.
Mamadou Lamine DIEYE