Les hémorragies intracrâniennes, comme celle dont vient d’être opéré le président brésilien Lula, peuvent être dramatiques. Mais quand elles ne touchent pas directement le cerveau, elles sont souvent faciles à opérer, sans donner lieu à des séquelles.
Luis Inacio Lula da Silva, 79 ans, a été opéré dans la nuit de lundi à mardi pour une « hémorragie intracrânienne », selon l’hôpital qui l’a pris en charge. Ce terme médical regroupe un large éventail de troubles qui ont pour seul point commun de donner lieu à des saignements à l’intérieur du crâne.
Ils peuvent avoir lieu dans le cerveau lui-même: ce sont les hémorragies cérébrales, qui font courir un gros risque de décès ou de graves séquelles. Mais, notamment quand ils sont provoqués par un choc externe et non un AVC, ils peuvent aussi se situer en dehors du cerveau.
Ni la présidence brésilienne ni l’hôpital n’ont précisé de quel type de saignement il s’agissait dans le cas de Lula. Mais le scénario laisse clairement penser qu’il s’agit d’une hémorragie extérieure au cerveau.
Le président brésilien avait subi un choc à la tête lors d’un « accident domestique » mi-octobre, une chute dans sa salle de bains selon les médias brésiliens. Il a fallu attendre presque deux mois pour qu’il se plaigne de migraines et soit opéré dans la foulée.
« C’est probablement un hématome sous-dural chronique, c’est extraordinairement banal », avance auprès de l’AFP le neurochirurgien français Philippe Decq.
Dans ces situations, « il y a un traumatisme initial avec un petit saignement, puis des phénomènes inflammatoires finissent par provoquer une accumulation de sang +lysé », c’est-à-dire de produits dégradés du sang », poursuit-il. « L’histoire ressemble très fort à ça. »
Ce type d’hémorragie est facile à opérer. Dans le cas de Lula, une craniotomie, c’est-à-dire l’ouverture chirurgicale du crâne, a été menée et le chef d’Etat se porte bien mais reste sous surveillance en service de soins intensifs.
« Il s’agit de faire un petit trou dans le crâne et d’évacuer l’hématome », conclut M. Deck. « Si c’est ça, c’est très simple et extrêmement courant: on en fait trois par semaine dans tous les services de neurochirurgie. »
L’opération ne donne généralement pas lieu à des séquelles, sauf en cas de complications.