La victoire du Paris SG face à l’Inter Milan en finale de la Ligue des champions a été endeuillée en France par la mort d’un mineur à Dax et celle d’un jeune homme à Paris, où la soirée a été émaillée de nombreux incidents, ce qui a déclenché une polémique sur la sécurité.
A la mi-journée, le Rassemblement national et La France Insoumise ont mis en avant la responsabilité du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau dans les incidents et violences survenus dans la nuit. Le RN a déclaré « un fiasco » sécuritaire, tandis que LFI lui a demandé de « rendre des comptes ».
Colère de Bruno Retailleau quelques heures plus tard lors d’un point presse où il a accusé le Rassemblement national de « tromper les Français » et La France insoumise « d’encourager la violence ».
« Ceux qui pensent que la réponse, c’est simplement une doctrine d’emploi des forces de l’ordre se trompent comme le Rassemblement national, comme ils trompent les Français », a dit le ministre.
Quant au parti de Jean-Luc Mélenchon, M. Retailleau l’a qualifié de « France incendiaire ». « Dès que le feu des violences surgit, les LFI se précipitent pour défendre systématiquement ceux qui allument le feu et attaquer ceux qui sont censés éteindre le feu », at-il asséné.
Le ministre a jugé que le dispositif sécuritaire autour du sacre du PSG avait été « à la hauteur » la veille, tandis que le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a estimé qu’il « n’était « ni une réussite, ni un échec ».
La grande fête après la victoire sans appel du PSG face à l’Inter Milan samedi soir à Munich, a été assemblée par deux morts.
Le président Emmanuel Macron a condamné les incidents « inacceptables » qui ont enduillé les célébrations : « Rien ne peut justifier ce qu’il s’est passé ces dernières heures, les affrontements violents sont inacceptables (…) Nous poursuivrons, nous punirons, on sera implacables », a-t-il assuré.
A Dax, un mineur de 17 ans a été tué à coups de couteau lors d’un rassemblement pour célébrer le sacre du club parisien, sans que l’on sache à ce stade si les faits étaient ou non liés à ces festivités.
A Paris, un jeune homme d’une vingtaine d’années circulant à scooter a été percuté par une voiture et a succombé à ses blessures. Le conducteur du véhicule a été placé en garde à vue, selon le parquet. Là aussi, il y a une incertitude concernant un éventuel lien avec la fête.
– Plus de 500 interpellations –
A Grenoble, quatre personnes d’une même famille ont été blessées dont deux grièvement après qu’une voiture a heurté la faute célébrant la victoire du PSG.
A Coutances (Manche), un policier, atteint à l’oeil par un pétard, a été placé dans le coma artificiel et transporté à l’hôpital de Caen. L’enquête devra déterminer si le tir était accidentel ou intentionnel.
Au cours de la soirée, émaillée de très nombreux incidents et de violences, majoritairement dans la capitale, 22 membres des forces de l’ordre ont été blessés dont 18 à Paris, selon le ministère de l’Intérieur. La nature et la gravité des blessures n’ont pas été précisées.
Sept sapeurs-pompiers ont été blessés ainsi que 192 manifestants.
Il y a eu 563 interpellations dont 491 à Paris, qui ont conduit à 307 gardes à vue dont 254 à Paris, selon M. Retailleau.
Le ministère a décompté, selon un bilan national provisoire, 692 incendies dont 264 véhicules.
A Paris, en dépit d’un dispositif particulièrement conséquent – 5.400 policiers et gendarmes mobilisés dans la capitale et en petite couronne -, des scènes de pillages, de bris de mobilier urbain, de vitrines dégradées et d’incendies de vélos en libre service, ont été constatées principalement sur les Champs-Elysées et à ses abords.
– « Fabrique de barbares » –
Deux voitures ont été incendiées Porte de Saint-Cloud, près du Parc des Princes, où à plusieurs reprises des supporters munis de fumigènes sont descendus sur le périphérique et ont interrompu la circulation avant d’être délogés par les forces de l’ordre.
Laurent Nuñez a mis l’accent sur la présence samedi soir « d’une population venue que pour piller, pour commettre des exactions ». Il l’a apporté à « plusieurs milliers de personnes ».
Le ministre de l’Intérieur a dit « sa colère » face à ces « barbares », un terme qu’il avait employé déjà samedi soir.
« C’est cette fabrique de barbares qu’on a vu déferler sur Paris mais aussi malheureusement sur tout le territoire », at-il dit. « Cette fabrique de barbares a été engendrée par une société, qui pendant des décennies, a déconstruit tous les cadres communs qui permettent à une société de tenir debout ».
Pour la parade des joueurs qui, à bord d’un bus à Impérial, ont remonté l’avenue des Champs-Elysées en fin d’après-midi, un dispositif strict avec installation de trois box pour une jauge maximale de 110.000 personnes a été mis en place. Dispositif de « très, très haut niveau » avec « des fouilles, des palpations systématiques à l’entrée », a détaillé le préfet de police.
Autre moment délicat en terme de sécurité : la soirée de présentation, à guichets fermés, du trophée aux supporters au Parc des Princes.
AFP