Soudan : l’armée nie les accusations d’attaques contre des civils dans l’Etat d’Al-Jazira

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L’armée soudanaise a nié mardi son implication dans des attaques contre des civils dans l’Etat d’Al-Jazira, après qu’une organisation d’avocats prodémocratie l’a accusée, ainsi que des milices alliées, d’y avoir tué 13 personnes dont deux enfants.

Le Soudan est depuis avril 2023 en proie à une guerre opposant à l’armée dirigée par le général Burhane aux paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), dirigés par son ancien allié, le général Mohamed Hamdane Daglo.

La guerre a fait des dizaines de milliers de morts, déplacés plus de onze millions de personnes et provoqué l’une des pires crises humanitaires de l’histoire récente selon l’ONU.

Emergency Lawyers, un groupe d’avocats soudanais qui documente les atrocités commises depuis le début de la guerre, a rapporté lundi que les attaques dans la localité d’Um al-Qura dans l’est de l’Etat d’Al-Jazira avaient eu lieu. a commencé la semaine dernière alors que l’armée avançait dans cette région du centre du Soudan.

Lire aussi : Situation politique et sécuritaire au Soudan : Le Président Diomaye reçoit le Président de la transition

L’armée a repris samedi aux FSR la capitale de cet Etat, Wad Madani.

Emergency Lawyers a accusé l’armée et des milices alliées d’avoir arrêté « des civils dont des femmes », décrivant des « campagnes ethniques » visant des communautés accusées de collaboration avec les FSR. Le groupe accuse l’armée et les milices « d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements ainsi que de tortures physiques et psychologiques ».

L’armée a rejeté ces accusations et imputé les attaques à des actes « individuels », promettant d’en punir les responsables. Elle a accusé des groupes qu’elle n’a pas nommés d’exploiter ces incidents pour incriminer l’armée tout en ignorant « les crimes de guerre horribles des FSR ».

Les habitants de villages comme Kombo Tayba, où les attaques ont eu lieu, accueillent des communautés agricoles appelées Kanabi. Selon Emergency Lawyers, ces communautés ont été victimes de « discours de haine » et d’accusations de soutien aux FSR.

Le groupe de défense des droits de la communauté des Kanabi a accusé un groupe commandé par Abou Aqla Kaykal, qui a joué un rôle clé dans l’offensive de l’armée contre Al-Jazira d’avoir commis un « massacre ».

L’envoyé américain pour le Soudan, Tom Perriello, a qualifié les attaques d' »épouvantables ». L’armée « et les milices qui leur sont liées doivent immédiatement agir pour enquêter et réclamer des comptes responsables aux telles horreurs », a-t-il écrit sur X.

Le syndicat des médecins soudanais, une organisation prodémocratie qui documente les abus des deux côtés, a qualifié les attaques à Um al-Qura de « violations flagrantes de la dignité et des droits humains ». Il a fait état dans un communiqué « d’attaques contre des civils sous prétexte de leur coopération présumée avec les FSR ».

Tant l’armée que les FSR ont été accusées de crimes de guerre, notamment d’avoir pris pour cible des civils et bombardé sans distinction des zones résidentielles.

AFP

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