Le Maroc renoncera cette année au sacrifice du mouton pour l’Aïd al-Adha, une première depuis 1996. Face à une sécheresse persistante et une flambée des prix du bétail, le roi Mohammed VI a appelé la population à s’abstenir de cette tradition. Dans un discours lu par le ministre des Affaires religieuses le 26 février, il a souligné les difficultés économiques et climatiques affectant le pays, notamment une baisse alarmante du cheptel de 38 % en un an.
Le Maroc traverse sa septième année consécutive de sécheresse, la plus sévère depuis les années 1980, avec un déficit pluviométrique de 53 % par rapport aux moyennes des trois dernières décennies. Cette crise a entraîné une envolée des prix de la viande rouge, atteignant 11 à 12 euros le kilo à Casablanca, un fardeau pour les foyers aux revenus modestes, alors que le salaire minimum ne dépasse pas 290 euros par mois.
Conscient de l’importance religieuse et sociale de l’Aïd al-Adha, le roi a rappelé que ce rite, bien que sacré, n’est pas un pilier de l’islam mais une « sounna ». Il a insisté sur la nécessité de préserver l’équilibre économique et social, évitant ainsi une pression supplémentaire sur les familles les plus vulnérables. Une décision similaire avait été prise en 1996 par le roi Hassan II pour les mêmes raisons.