Le chef de l’État tchadien, le général Mahamat Idriss Déby Itno, a été élevé, lundi, au rang de maréchal sur décision du Conseil national de transition (Cnt), obtenant ainsi les mêmes galons que son défunt père et prédécesseur à la présidence du pays.
Le projet de résolution sur sa promotion a été adopté par 160 voix pour, 2 contre et 6 abs tentions, a constaté un journa liste de l’Afp présent au moment du vote du Conseil national de transition dominé par le parti au pouvoir, le Mps. Il a été «élevé à la dignité de maréchal pour les services ren dus à la Nation et les nom breuses victoires militaires rem portées à l’intérieur et à l’extérieur du pays», selon la ré solution adoptée à trois semaines des élections législatives et lo cales, les premières depuis 2011.
Son père avait lui-même été élevé au rang de maréchal en 2020, à la suite d’une offensive victorieuse qu’il avait dirigée contre le groupe jihadiste Boko Haram dans la région du Lac Tchad. Ce militaire, habitué au commandement des opérations de terrain, a dirigé le Tchad pen dant 30 ans, avant d’être tué au front par des rebelles en 2021. Le fils, alors général, a pris le pouvoir avec l’appui d’une junte qui l’a proclamé «président du Conseil militaire de transition», puis «président de la transition» faisant fonction de chef de l’État, avant de modifier la Constitution et d’être légitimé par les urnes en mai dernier, lors d’une élec tion contestée.
Ce militaire de 40 ans a lui aussi lancé une offen sive contre Boko Haram, fin oc tobre, après l’attaque sanglante d’une garnison sur une île du lac Tchad. Il a conduit «personnel lement» les opérations aériennes et terrestres pendant une quin zaine de jours, avec des points régulièrement diffusés sur le site Facebook de la Présidence, l’af fichant en tenue militaire et en situation de commandement. Après son départ, une quinzaine de militaires, dont des officiers haut gradés, ont été tués dans un guet-apens des djihadistes. Après leurs funérailles, aucune information n’a été publiée sur les suites des opérations.
À partir de ce moment, le chef de l’État a décidé de mettre fin aux accords militaires qui liaient le Tchad et la France depuis la fin de la co lonisation, en dénonçant des textes «obsolètes». Ces dernières semaines, il a également menacé, à plusieurs reprises, de quitter la Force multinationale mixte (Fmm) formée, en 1994, avec le Cameroun, le Niger et le Nigeria pour sécuriser la région du Lac Tchad, en dénonçant la passivité de ses alliés.