C’était certainement le sujet le plus attendu, la question la plus épiée : la réduction du train de vie de l’État dans un contexte de morosité ambiante que vivent les Sénégalais dans leur chair et que la Cour des comptes a traduite en chiffres et en lettres dans son dernier rapport.
Comment l’État compte-t-il s’y prendre pour redresser la barre ? L’interrogation est si sérieuse que c’est le Premier ministre lui-même qui s’y est collé, contrairement à d’autres questions dont les réponses ont été apportées, sur sa demande, par d’autres ministres (Intérieur, Justice, Finances, Économie). Et comme on pouvait s’y attendre, et dans le sillage de ce qu’il avait annoncé lors du Conseil des ministres du 12 février 2025, le chef du gouvernement a ciblé en priorité les agences d’exécution qui, a-t-il indiqué, ont connu une inflation durant ces dernières années.
Si bien qu’il y a des doublons et des chevauchements dans leurs missions respectives. C’est fort logiquement donc que le Premier ministre a annoncé des fusions et des suppressions, se permettant même de citer certaines structures qui seront concernées et la date de mise en œuvre de cette grande opération de dégraissage du mammouth. Le train de la réduction du train de vie de l’État laissera donc à quai certaines structures. Évidemment, cela ne fera pas que des heureux, même si des mesures d’accompagnement seront mises en œuvre pour préserver les intérêts des travailleurs, selon Ousmane Sonko. Mais c’est un mal pour un bien.
La rationalisation des dépenses publiques est une nécessité, l’orientation des ressources dans des secteurs prioritaires qui en seront issues une urgence. Peut-être que l’argent qui sera épargné ne réglera pas tous les problèmes actuels du Sénégal, mais cela peut contribuer à tiédir le bouillant front social. Certes, tout le monde est appelé à faire des efforts, et pour ce qui concerne les acteurs sociaux, de lâcher du lest, mais ce sursaut patriotique que réclame le Premier ministre sera plus facile à faire si le geste sacrificiel vient d’en haut. C’est en ce sens que la fusion-suppression des agences est un bon signal, en attendant que d’autres actes soient posés allant dans le sens de diminuer les privilèges de certains hauts cadres.