Les échéances électorales ne sont, respectivement, qu’en mars et en août 2025, mais au Cio comme à la Fsf, l’atmosphère est chargée et lourde d’incertitudes et parfois de suspicions. A Lausanne en Suisse, sur les bords du Lac Léman, on sait déjà à quoi s’en tenir : l’Allemand Thomas Bach, président du Comité international olympique depuis 2013 va passer la main, au bout de deux mandats de huit et quatre ans.
Et les sept candidats à sa succession – dont Kirsty Coventry, la seule dame et la seule Africaine, ancienne nageuse double championne olympique du 200 m dos en 2004 à Athènes en Grèce et en 2008 à Beijing en Chine, et actuelle ministre de la Jeunesse et des Sports du Zimbabwe – ont décliné leurs ambitions jeudi dernier. Ils sont passés, à tour de rôle, lors de la 143e session extraordinaire du Cio, pour « vendre » leur projet aux 110 membres de l’instance olympique qui trancheront le 20 mars prochain en Grèce.
A Dakar, par contre, le flou persiste. En raison du remake, à la sauce sportive, du « ni oui, ni non » politique qui avait tenu en haleine tout le pays en amont de la dernière élection présidentielle de mars 2024. Jusqu’au mois de mars, le monde du football national baignera peut-être en plein brouillard et restera suspendu aux lèvres du président de la Fédération sénégalaise de football. Briguera-t-il un cinquième mandat à la tête de la Fsf qu’il dirige depuis août 2009 ?
Pour paraphraser l’immense artiste américain aux innombrables talents, Bob Dylan, on dira que « La réponse souffle(ra) dans le vent », probablement jusqu’au 12 mars. C’est alors, au cours de sa 14e assemblée générale extraordinaire au Caire, en Egypte, que la Caf désignera ses six représentants (en dehors de son président qui est vice-président de l’instance faitière mondiale ès-qualité), au Conseil de la Fifa pour la période 2025 – 2029. Et puisque le président de la Fsf Me Senghor, également 1er vice-président de la Caf, est du lot des douze candidats africains au « gouvernement du football mondial », il attend certainement de décrocher le mandat à la Fifa avant de songer à libérer celui qu’il détient au plan national depuis 2009.
Histoire d’assurer ses arrières et de ne pas lâcher la proie pour l’ombre. Cependant, de Rabat, la capitale administrative du Royaume chérifien, nous est parvenu, en début de semaine passée, l’écho d’une candidature clairement exprimée, quoiqu’enveloppée dans une certaine conditionnalité. « Le poste m’intéresse, mais tant qu’Augustin Senghor n’a pas annoncé sa décision, je ne me prononcerai pas », a déclaré Cheikh Seck, ancien portier international des « Lions » et actuel président du Jaraaf de Dakar, en marge du tirage au sort des groupes de la 35e Coupe d’Afrique des Nations de football « Maroc 2025 ».
Il semble même que d’autres voix seraient prêtes à se faire entendre pour dire expressément des ambitions tues pour l’heure de diriger le football national. Serait-ce avant ou après la tant attendue déclaration du président Senghor ? Vraisemblablement, et dans l’esprit de sauvegarder ce qui reste encore du « Manko Wutti ndam li », personne ne devrait rompre le pacte tacite qui lie tous ceux qui rêvent de ce que Cheikh Seck a appelé « une consécration pour un président de club ».
Encore que… Oui, encore qu’on ne peut jurer de rien. Car, à l’image d’un faux-rebond capable de dérouter un joueur sur un terrain de foot, une déclaration de candidature peut surgir à tout moment et de nulle part pour briser le délicat équilibre et le (semblant de) consensus que l’on tente de maintenir au sommet.