À peine la guerre israélo-palestinienne relancée, le Sénégal, toujours prompt à vibrer aux secousses de la planète, entre en ébullition. Chez nous, pas besoin de chaînes d’infos en continu : la géopolitique se fait sur WhatsApp et Facebook, entre deux tasses de thé. Nos néo-géopolitologues n’ont pas une minute de répit. Après avoir analysé le match Sénégal-Angleterre avec plus de détails que le Var et la Fifa réunis, puis décrypté l’effondrement d’un bâtiment à Touba comme s’ils étaient ingénieurs du Btp, les voilà experts en missiles, bunkers iraniens et alliances obscures. Un teigneux compatriote a même vu les États-Unis lâcher Israël pour embrasser l’Iran. Hollywood en sueur ! Le comble ? Une image de 2023 recyclée par d’autres internautes en « bunker secret ». Oui, ici, le passé est une ressource renouvelable. Heureusement, les médias ont préféré prendre du recul. Non pour fuir ce qu’il convient d’appeler la pire tragédie humaine de ces dernières années, mais pour éviter de tomber dans la manipulation. Un luxe, par les temps qui courent.
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