Acte 1. Scène 1. Lieux : Grand Théâtre. L’intrigue : une note de service. Personnage principal : Un Dg. La trame de la pièce de comédie : proscription des moumoutes qu’elles soient greffées ou posées et bannissement du teint « xessalisé » dans ce haut lieu du spectacle. Pour une franche rigolade, on ne pouvait rêver mieux en ces temps de pesanteur politique. En rire ou en pleurer ? Pourquoi choisir : rions en pleurant, ou pleurons en riant — pour paraphraser l’auteur congolais Henri Lopes et son célèbre ouvrage « Pleurer-rire ».
Plus cocasse encore : le prétexte invoqué. Le panafricanisme. Ah, ce malheureux concept, devenu une commodité langagière, un fourre-tout. Ce n’est pas parce qu’on arbore un couvre-chef constellé de pins représentant la carte de l’Afrique que l’on devient soudainement panafricain. Le bonhomme pouvait encore bénéficier d’un léger préjugé favorable… jusqu’à cette fameuse vidéo où il exhibe toute l’étendue de sa platitude : « Le pêcheur doit s’habiller en pêcheur, l’agriculteur en agriculteur, le culturel en culturel », déclare-t-il, pétri de certitudes. Et les fonctionnaires du ministère des Sports, doivent-ils, eux, se présenter en maillot au bureau ? Il en est qui, manifestement, peinent à revêtir le manteau de leurs responsabilités.
elhadjibrahima.thiam@lesoleil.sn