On le savait cynique, mais Benjamin Netanyahou vient d’ajouter quelques degrés à son registre, au point de nous laisser bibi, pardon baba. Le Premier ministre israélien, « Bibi » pour les intimes, a osé proposer le président américain Donald Trump pour le prix Nobel de la paix. On imagine Alfred Nobel s’étranglant de rage dans sa tombe. Deux hommes qui ont failli déclencher une troisième guerre mondiale s’autocélèbrent et se posent en apôtres de la paix. Il faut le dire : le dérèglement de notre monde n’est pas seulement climatique, il est aussi psychique. Toutefois, cette proposition a quelque chose de méritoire : confirmer que Trump a bel et bien tiré Netanyahou d’une mauvaise passe dans sa guerre larvée contre l’Iran. À y regarder de près, elle est la suite logique de la déclaration d’amour que le Premier ministre israélien avait martelée au lendemain du bombardement américain en Iran. Ce jour-là, on découvrait un Netanyahou euphorique, dithyrambique à l’égard de son bienfaiteur américain. Apparemment, l’extase dure encore. Il lui est redevable comme jamais. Alors, pour lui rendre grâce, tous les moyens sont bons – même un Nobel. Sapristi.
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