À Dakar, il faut désormais choisir : dire oui à sa dulcinée ou présenter ses excuses au voisinage. Le gouverneur, lassé de voir les rues transformées en salles de fête à ciel ouvert, a tranché. La voie publique n’est ni une piste de danse ni un prolongement de la cour familiale.
Tentes, chaises, enceintes hurlantes en pleine chaussée… et tout ça, sans autorisation. Résultat : circulation bloquée, nerfs en vrac, et plus un mètre carré de trottoir disponible. Depuis quand une cérémonie réussie se mesure-t-elle au nombre de voitures coincées ou à la puissance des décibels ? Plus le mouton est dodu, plus la rue est prise en otage. Pourtant, la loi de 1967 est claire. Mais chez nous, la loi, c’est comme une sauce, chacun l’assaisonne à sa manière.
Quid de cette obsession pour les festivités grandioses ? Bijoux en or, tissus de luxe, billets d’avion… On claque tout pour une journée, puis on vit sur du « mbaxalou saloum » jusqu’à nouvel ordre. Mais un mariage réussi, ce n’est pas un embouteillage, c’est un couple qui dure. Et une fête digne, ce n’est pas celle qui fait fuir les anges.
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