La scène se passe à Harlem, au cœur de New York, aux States, comme diraient dans leur langage familier ces cinq jeunes gens agglutinés autour d’un plat de riz à la viande appelé « Mbaxal yaap ». Ce sont des Sénégalais de moins de trente ans, passés par l’Amérique latine pour immigrer aux États-Unis à leurs risques et périls. La question est : sont-ils à court de dollars pour s’offrir un seul plat de riz dans ce restaurant sénégalais situé dans le vieux quartier de la Grosse Pomme ? La réponse renvoie aux conditions de séjour de plus en plus corsées au pays de l’Oncle Sam et le profil de ces jeunes compatriotes aux allures de troubadours allant de bled en bled pour amuser les foules. Dans les rues new-yorkaises, d’autres Sénégalais rencontrés n’étaient pas des mieux lotis, deux ont été trouvés sur un bord de trottoir vendant leur camelote à même le sol. Qui disait que les temps sont durs ? À New York, comme on le ferait dans les quartiers de Dakar, nous avons partagé notre poulet grillé avec ces cinq jeunes gens et en les quittant nous avons vu leurs yeux briller dans la nuit américaine. Un peu de douceur dans un monde de plus en plus indifférent…
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