À Bamako, faire le plein, c’est devenu un sport extrême : il faut courir, patienter, rivaliser de ruse… et parfois camper trois jours devant une pompe. Ici, la panne sèche vire à la paralysie nationale. Stations-service à sec, transports figés, écoles fermées. Hélas, tout tourne au ralenti, comme si le pays avait appuyé sur « pause ».
Le peu d’essence disponible se négocie au marché noir à prix d’or, pendant que motos-taxis et taxis méditent sur le sens du mot « mobilité ».
Le gouvernement suspend les cours deux semaines, le temps – dit-on – de « réaménager les calendriers ». Les usines s’éteignent, les marchés flambent et les citadins redécouvrent les vertus (et les ampoules aux pieds) de la marche.
On promet des convois sécurisés, mais pour l’instant, seule la patience circule librement.
Pourtant, dans cette capitale à l’arrêt, la résilience reste le seul moteur encore en marche : à défaut d’essence, le Mali continue d’avancer, lentement, mais debout.
salla.gueye@lesoleil.sn


