Au Sénégal, on ne regarde plus les films d’horreur. On les joue. En version locale, HD, sans effets spéciaux ni maquillage — juste un peu de sable et beaucoup de sang-froid. Il y a quelques semaines, un infirmier s’est fait tuer par de supposés agresseurs.
Triste. Aujourd’hui, plot twist : c’est un agent de santé qui devient le vilain du jour, accusé d’avoir trucidé un opérateur économique. Mais diantre ! Certains soignent le matin, tuent le soir. Le plus glaçant ? L’indifférence. Tuer, enterrer chez soi, continuer sa routine… presque banal. On croyait ces scènes réservées aux thrillers américains. Elles font désormais partie de notre quotidien. Les monstres ne portent plus de chaînes ni de cagoules.
Ils portent cravate, wax ou blouse blanche. Ils sont parents, collègues, voisins. Et leurs victimes, souvent, sont les plus proches. Et quand on les chope, ils invoquent les grands classiques : l’alcool, la folie ou l’alignement cosmique de Saturne. Des excuses en package promo : un mort, une bouteille, une démence. Comme si cela suffisait à tout excuser.
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