On pensait avoir tout vu. Mais non, le scénario continue, et ce n’est pas une comédie. Plutôt un film noir, version « faits divers en série ».
À Koungheul, l’infirmier censé soigner s’est vu prescrire… la mort. Il est tombé sous les coups de malades… d’humanité. À Fatick, un ancien militaire a confondu sa femme avec un ennemi invisible. Quatre enfants, orphelins d’un coup de fusil. Et à Joal, un maçon a cru qu’étouffer son épouse dans son sommeil était une forme avancée de rénovation conjugale. Puis, il a dormi tranquille à côté du corps. On croyait que l’homme était le remède de l’homme, visiblement, on s’est trompé de pharmacie.
Chez nous, les fous de la société ne portent pas seulement de grands boubous : ils enfilent des habits de respectabilité et continuent de souiller les valeurs qui fondent notre humanité. Certains semblent tout droit sortis d’un laboratoire où l’on mixe inconscience et indifférence. L’animosité s’industrialise, le sang devient un triste motif wax sur le tissu social. Ce n’est même plus choquant. Le drame devient décor. Triste, choquant, mais persistant. Hélas ! salla.gueye@lesoleil.sn