Notre pays danse sur le fil des contradictions avec une élégance toute particulière. Les scandales s’y succèdent comme des notes dans une valse endiablée, et nous, pauvres spectateurs, tentons de suivre le rythme. D’un pas de deux sur des histoires de pétrole à un tourbillon de justice vacillante, voilà une République qui ne manque jamais de rebondissements. Prenez un ex-président aux allures de maestro, battant la mesure d’une symphonie où chaque instrument semble jouer sa propre partition. Ici, d’anciens ministres et gestionnaires pointés du doigt pour des affaires troubles, là, un opposant empêtré dans des procédures judiciaires.
On dirait une répétition sans fin d’un ballet mal ficelé, où l’éthique trébuche souvent sur ses pointes. Et la scène médiatique ! Les journaux, ces fidèles narrateurs de nos tragédies modernes, s’empressent de donner à chaque scandale son heure de gloire. Les micros tendus, les éditoriaux enflammés… Mais à peine le rideau retombe-t-il qu’un autre tumulte éclate, encore plus bruyant que le précédent. Nous regardons, résignés ou amusés, comme on observe un feuilleton télévisé : c’est grotesque, mais on ne peut s’empêcher de rester accroché. Alors on applaudit, on critique, on manifeste, et on espère qu’à force de valses, on finira peut-être par trouver une mélodie plus juste.