À Banjul, on attend le retour de Yahya Jammeh avec l’enthousiasme inquiet qu’on réserve d’ordinaire aux cyclones. L’ancien Président a promis de revenir en novembre. Beaucoup pensent que c’est un coup de bluff, ce qui serait déjà une amélioration notable par rapport à ses coups d’État.
Ses partisans, eux, n’attendent pas de vérifier. Ils décorent les lampadaires avec les drapeaux de son parti. Adama Barrow, Président en exercice et manifestement en forme olympique, a expliqué que Jammeh connaît les pouvoirs d’un Président en exercice. Manière élégante de dire que l’ex Président ferait bien de réviser le chapitre consacré aux limites de ses ambitions. Barrow ajoute que le pays est ouvert et que des avions volent tous les jours. Qu’il vienne. On aurait presque entendu un petit rire. Le genre de rire calme qu’on émet quand on sait que l’autre n’osera pas. À Salikeni, les habitants se demandent si novembre apportera un ex Président ragaillardi ou simplement un courant d’air. À tout prendre, ils préfèrent encore le courant d’air. Au moins, lui ne réclame pas de cortège.
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