Au Gabon, la justice vient de rappeler à Sylvia et Noureddin Bongo qu’on ne confond pas les caisses de l’État avec un coffre-fort familial. Vingt ans de prison chacun, c’est ce qu’on appelle un rappel à la loi musclé. Le genre de rappel qui résonne jusqu’à Genève, là où les montres coûtent moins cher que leurs bracelets. On découvre, grâce au procès, que Madame Bongo dépensait plus de deux milliards six cents millions par an. Pas pour sauver des orphelins ni bâtir des hôpitaux, mais pour s’offrir des bijoux et des robes de luxe. Quand on aime, on ne compte pas, surtout quand on ne paye pas. Quant à fiston Noureddin, il avait visiblement confondu l’État gabonais avec une tirelire à code secret.
La Cour d’appel a tout pris : liberté, biens, illusions. Il ne leur reste que la solidarité du remboursement, 4400 milliards à deux. Un joli projet familial à verser avant la fin du siècle, si tout va bien. On peut tout voler, sauf la patience des juges quand le peuple n’a plus rien à se mettre.
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