Il fut un temps où le « lamb » national sentait le lait caillé, la poussière et la dignité. Ce « soow » ouvrait les combats ; les techniques comme le « caxabal » ou le « gal-gal » faisaient frissonner les gradins.
Aujourd’hui, ce sont les Ko violents, les clashs bruyants et les millions bruts qui dictent la cadence. Triste ? Peut-être. Inévitable ? Sans doute. Mais tout n’est pas perdu. Un lutteur venu du Japon, Songo Tine, formé à Thiès, nous rappelle que ce sport a encore une âme.
Quand un étranger maîtrise le « bakk », parle wolof et comprend l’esprit du face-à-face, c’est que cette tradition résiste. Et mieux encore, elle séduit. C’est comme ces commerçants chinois du boulevard du Centenaire, très bien intégrés, surnommés, et experts en marchandage à la sénégalaise.
La lutte a changé, oui. Mais tant qu’elle reste un miroir vivant de notre culture — ouverte, accueillante, fière — alors elle n’a pas perdu sa magie. salla.gueye@lesoleil.sn