Il y a des rancunes qui s’évaporent avec le temps, et d’autres qui s’accrochent comme un vieux chewing-gum sous une table. Bertrand Touly, lui, fait partie de la deuxième catégorie. L’ancien patron du Lamantin Beach n’a pas oublié l’histoire de la drogue cachée dans son bureau par Luc Nicolaï, et il compte bien récupérer son dû, franc CFA par franc CFA.
Alors, le 20 février, on va sortir le marteau du juge des criées à Mbour. Vente aux enchères. Un terrain nu, aux Domaines de Capparis.
Un joli bout de terre appartenant à Luc Nicolaï, qui risque de disparaître sous les coups de la justice et des mises des amateurs d’opportunités immobilières. Luc Nicolaï, jadis roi des arènes, promoteur de lutte à la réputation aussi musclée que ses combattants, voit aujourd’hui ses biens partir un à un. C’est qu’une condamnation à cinq ans de prison, même avec un an de sursis, ça laisse des traces. Et un Bertrand Touly qui ne lâche pas l’affaire, c’est comme un lutteur qui refuse de tomber : ça peut durer longtemps.
Mbour s’apprête donc à assister à un « cabaxal » décisif. Pas sur le sable de l’arène, mais devant un tribunal, où le dernier combat entre un hôtelier tenace et un promoteur de lutte en difficultés pourrait bien sceller définitivement le sort de l’affaire. sidy.diop@lesoleil.sn