Abdoul Mbaye quitte la présidence de l’Alliance pour la Citoyenneté et le Travail. Il n’abandonne pas tout à fait le navire, non : il devient président d’honneur. Une belle formule, douce comme un adieu sans défaite, un retrait sans bruit. Désormais, il pourra s’adonner à sa passion, le golf, où l’on choisit ses trajectoires, où l’on évite les flaques avec plus d’aisance qu’en banlieue inondée.
Il faut dire que la politique n’a jamais été son fairway préféré. Technocrate raffiné, homme de dossiers, de chiffres, de tableaux Excel, Abdoul Mbaye semblait souvent mal chaussé pour le terrain accidenté des arènes politiques. L’image lui colle à la peau : celle de l’ancien Premier ministre arpentant les ruelles inondées de Pikine Wakhinane, mocassins blancs immaculés aux pieds, comme un invité mal orienté à une garden-party. Son successeur, Ibrahima Thiam, hérite d’un parti sobrement actif, sans fracas ni scandales, mais aussi sans grande percée. Sa tâche ? Ramener l’ACT dans le jeu, trouver le bon tempo, et peut-être, un jour, le bon swing politique. Pendant ce temps, Abdoul Mbaye affinera le sien sur les greens, là où l’on parle bas, où l’on vise loin et où l’on espère que la balle retombe, enfin, dans le trou. sidy.diop@lesoleil.sn