Au Sénégal, la Tamxarit est devenue depuis longtemps la nuit du festin. Ce soir-là, les Sénégalais soumettent leur estomac à rude épreuve, comme à aucun autre moment de l’année. Une croyance populaire, adossée à une prétendue recommandation religieuse, les a convaincus qu’il convient de se gaver avant de passer par la fameuse « case pesée » que doit orchestrer le non moins célèbre Ange Abou Diambar. Les plus légers, dit-on, ne franchiront pas le cap du prochain Tamxarit.
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Pour stimuler l’appétit, on ne saurait imaginer mieux. Les plus crédules se lancent alors dans une consommation effrénée de thiéré, un mets devenu méconnaissable depuis que nos braves cuisinières ont cru bon de l’enrichir à coups de merguez, petits pois, saucisson, langouste, boulettes, beurre, et bien d’autres ingrédients encore.
Devant un tel cocktail de nourriture ingurgitée en une seule nuit, il n’est guère étonnant que les intoxications alimentaires se multiplient au réveil. Et c’est là qu’il faut saluer l’idée lumineuse de celui qui proposa de faire du lendemain un jour férié. Car lorsque l’estomac se rebelle et que les intestins lâchent, le ballet incessant entre les toilettes et la chambre contraint les plus gourmands à demeurer reclus chez eux.
Par Elhadji Ibrahima THIAM