Au Sénégal, la démocratie est si accueillante qu’elle accorde l’asile à près de 350 partis politiques. À ce rythme, on risque bientôt d’avoir un parti décoratif par rond-point, dans un paysage politique éclaté où l’écho des idées se perd dans le vacarme des ambitions personnelles. On les appelle parfois les « partis télécentres », du nom de ces petites cabines téléphoniques qui précédaient, chez nous, l’avènement du téléphone portable.
Des structures sans ancrage, sans programme, mais dotées d’un président à vie et d’une imprimante à slogans. La modernisation annoncée depuis la réforme de 2016 est restée au stade de promesse – comme une application jamais téléchargée. Aujourd’hui, le président Faye veut rationaliser. C’est une mise en ordre salutaire. Le vrai défi ? Le financement de ces formations. C’est mystère et boule de billets ! On cotise, on contribue, et au final, c’est le leader qui règle l’addition. Dans certains cas, il est aussi le seul militant, accompagné du trésorier… et du chambellan. Moins de partis, mais plus solides, plus clairs, plus responsables : voilà une réforme qui vaudrait bien tous les congrès du monde. salla.gueye@lesoleil.sn