Si l’histoire d’Amadou Sy n’est pas encore présente dans les manuels scolaires, c’est un oubli que nos responsables de l’éducation devraient vite rectifier.
Pas d’uniforme officiel, pas de bureau climatisé, juste un sifflet et un sens du devoir plus efficace qu’un radar sur l’autoroute. Chaque jour, à l’entrée des Maristes, Amadou jongle avec les klaxons, les camions en panne et les piétons pressés, comme un maestro invisible dirigeant une symphonie de chaos. Autrefois marchand ambulant, il a échangé son étal contre un ruban blanc symbolisant un dévouement béton.
Honoré par l’État et intégré dans la fonction publique en 2016, il aurait pu se glorifier, accepter la bourse et disparaître. Pas du tout ! Mieux, depuis son départ à la retraite en avril dernier, il continue de veiller sur le trafic, discret, mais rigide, sans tapage, ni selfies pour nourrir les médias sociaux.
Dans un monde saturé de faux héros et de trophées en plastique, Amadou nous rappelle que le vrai patriotisme est celui qu’on sert avec le cœur… et un regard vigilant.
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