Au Sénégal, on innove… même dans l’illégalité. Après le faux policier, déjà aperçu dans des uniformes tout aussi fictifs de la gendarmerie et de l’armée, la presse nous présente le faux magistrat.
Bathie, costume bien repassé, aplomb de premier de la classe, s’était inventé une fonction : président d’un prétendu « Bureau en charge des médiations pénales », une entité aussi imaginaire qu’une promesse de campagne vite oubliée. Le plus grave ? Ce n’est pas la comédie, c’est le préjudice. Des citoyens en quête de justice se sont confiés, en toute bonne foi, à un homme sans légitimité ni formation. Certains y ont perdu du temps, de l’argent, parfois même un peu d’espoir.
Mais il faut aussi interroger notre propre vigilance : pourquoi confier ses droits à quelqu’un sans vérifier qui il est ?
À force de chercher des raccourcis, on tombe dans des pièges bien réels. Et dans ce « rirou tribunal », personne ne rit vraiment. Sauf, peut-être, ceux qui prospèrent dans le désordre.
Il est temps de remettre le sérieux à sa juste place : dans la loi, et non dans le décor. salla.gueye@lesoleil.sn