Amadou Hott a perdu une élection, et certains ont voulu sabrer le bissap. Oui, au Sénégal, on peut rater un poste prestigieux et déclencher des feux d’artifice dans les salons ! Pourtant, Hott a bossé dur, mené une campagne propre et reçu le soutien de l’État.
Bref, ce n’était point une promenade diplomatique. Il a perdu ? C’est le jeu. Il n’a pas récusé les votants, il a félicité le gagnant. Classe.
Mais ici, certains jubilent comme s’ils avaient marqué en finale de la Can. Si la chute d’un frère rend heureux et que sa réussite nous donne de l’urticaire, c’est que nous avons inscrit la jalousie dans notre patrimoine immatériel.
On parle de dialogue politique, économique… Mais si l’on ouvrait plutôt des « assises des cœurs », comme un traditionnel ndëp de quartier : frontal, mais avec respect ? Car visiblement, dans ce royaume du succès interdit où grimper donne le vertige aux autres, le vrai chantier, ce n’est pas la Bad, c’est plutôt nos mentalités.
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