L’annonce est tombée, sèche et officielle. Une lettre datée du 27 janvier 2025, signée par un général français en poste à Dakar, notifie le licenciement collectif des employés sénégalais des bases militaires françaises. La raison ? Une décision politique, sans ambiguïté : la fin de toutes les présences militaires étrangères au Sénégal dès cette année.
Une rupture nette, annoncée en novembre dernier par le président de la République, désormais mise en œuvre avec la rigueur administrative qui sied à ce genre de divorce. Dans les bureaux feutrés et les enceintes sécurisées, les préparatifs de départ battent leur plein. Sur le terrain, ce sont 162 employés locaux qui s’apprêtent à perdre leur emploi. Douze délégués du personnel inclus, pour la forme.
L’armée française, qui demande un « accompagnement » dans ce licenciement, évoque la « force majeure » de la situation. Un vocabulaire précis, presque clinique, qui ne dit rien des liens tissés, des habitudes prises, du quotidien qui s’efface. Ainsi se termine un chapitre. Avec un cachet officiel, une date butoir – le 1er juillet 2025 –, et une poignée de phrases pour solder des décennies de présence. La France plie bagage, le Sénégal referme la porte. Restent les souvenirs, et quelques questions sur l’après. sidy.diop@lesoleil.sn