Déjà érigé en Héros national par le président Léopold Sédar Senghor, ensuite célébré à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de sa mort en 1986 par le chef de l’État Abdou Diouf, puis un musée créé à Dékheulé en son honneur en 2018 par le président Macky Sall, le plus illustre des Damel du Cayor voit sa mémoire honorée et ses faits d’armes portés au pinacle pour l’éternité à travers cette statue inaugurée par le président Bassirou Diomaye Faye à Thiès.
En moins d’un mois donc, le chef de l’État a posé deux actes à caractère mémoriel. Dans tous les pays, le devoir de mémoire revêt un caractère sacré, parce que le récit national a besoin de célébrer les gestes des héros ou des faits historiques qui ont contribué à bâtir une nation, à libérer un peuple. Nourrir cet imaginaire historique participe à renforcer l’appartenance à la même communauté de destin. Voir cette représentation de Lat Dior trônant au cœur de la ville de Thiès, quoi de plus normal. Le lieu est doublement symbolique. D’abord, parce que Thiès est aujourd’hui la circonscription administrative régionale qui abrite l’ancien royaume du Cayor. Ensuite, on l’appelle la capitale du rail or, comme on le sait, la question du ferroviaire a été un casus belli entre Lat Dior et le colonisateur. En effet, en 1879, le résistant à la pénétration française avait refusé de signer la convention du chemin de fer Dakar–Saint-Louis, qui impliquait une cession gratuite des terrains et la fourniture de la main-d’œuvre. Le Damel s’était opposé aux travaux et avait interdit à ses sujets de cultiver de l’arachide pour contraindre les Français à partir. De cet épisode est parti le mythe de son cheval « Malaw » qui refuse de traverser le rail.Sur le plan historique, ériger cette statue n’est pas saugrenu. Lat Dior fut un roi dont l’histoire est transversale.
De son Cayor natal en passant par le Sine, jusque dans le Rip, il a toujours défendu le sens du patriotisme, élevant au rang le plus haut possible l’esprit du sacrifice, du courage, mais aussi le commun vouloir de vivre ensemble qui est le fondement d’un royaume, d’un État. Chef de guerre « Thieddo » intrépide qui accéda au trône à l’âge de 16 ans seulement, Lat Dior a prouvé aux troupes coloniales qu’il ne céderait pas si facilement sa patrie, son territoire. Question d’honneur. Ainsi, pendant une vingtaine d’années, il leur livra des batailles mémorables comme celle de NgolNgol – où il a défait les troupes coloniales françaises – de Loro ou encore de Mékhé. Ensuite, durant son exil, il a continué à combattre les Français aux côtés notamment de l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Bâ. Lat Dior a notamment pris part à la mythique bataille de PaosKoto au cours de laquelle l’armée coloniale française a été battue à plate couture.
Bien qu’il soit « Thieddo », le Damel du Cayor a toujours su nouer des alliances stratégiques avec les marabouts. Outre Maba Diakhou Bâ, il a tissé des liens étroits avec le père de Serigne Touba, Mame Mor Anta Salli. 138 ans après sa mort, cette statue en son honneur aura le mérite de revivifier sa mémoire, afin que ses faits d’armes et les valeurs qu’il défendait continuent d’inspirer la jeunesse et d’irradier la marche du pays.
(Lat Dior) Une épopée qui mérite bien une statue, par El Hadji Ibrahima THIAM
Déjà érigé en Héros national par le président Léopold Sédar Senghor, ensuite célébré à l’occasion de l’anniversaire du centenaire de sa mort en 1986 par le chef de l’État Abdou Diouf, puis un musée créé à Dékheulé en son honneur en 2018 par le président Macky Sall, le plus illustre des Damel du Cayor voit sa mémoire honorée et ses faits d’armes portés au pinacle pour l’éternité à travers cette statue inaugurée par le président Bassirou Diomaye Faye à Thiès.
En moins d’un mois donc, le chef de l’État a posé deux actes à caractère mémoriel. Dans tous les pays, le devoir de mémoire revêt un caractère sacré, parce que le récit national a besoin de célébrer les gestes des héros ou des faits historiques qui ont contribué à bâtir une nation, à libérer un peuple. Nourrir cet imaginaire historique participe à renforcer l’appartenance à la même communauté de destin. Voir cette représentation de Lat Dior trônant au cœur de la ville de Thiès, quoi de plus normal. Le lieu est doublement symbolique. D’abord, parce que Thiès est aujourd’hui la circonscription administrative régionale qui abrite l’ancien royaume du Cayor. Ensuite, on l’appelle la capitale du rail or, comme on le sait, la question du ferroviaire a été un casus belli entre Lat Dior et le colonisateur. En effet, en 1879, le résistant à la pénétration française avait refusé de signer la convention du chemin de fer Dakar–Saint-Louis, qui impliquait une cession gratuite des terrains et la fourniture de la main-d’œuvre. Le Damel s’était opposé aux travaux et avait interdit à ses sujets de cultiver de l’arachide pour contraindre les Français à partir. De cet épisode est parti le mythe de son cheval « Malaw » qui refuse de traverser le rail.Sur le plan historique, ériger cette statue n’est pas saugrenu. Lat Dior fut un roi dont l’histoire est transversale.
De son Cayor natal en passant par le Sine, jusque dans le Rip, il a toujours défendu le sens du patriotisme, élevant au rang le plus haut possible l’esprit du sacrifice, du courage, mais aussi le commun vouloir de vivre ensemble qui est le fondement d’un royaume, d’un État. Chef de guerre « Thieddo » intrépide qui accéda au trône à l’âge de 16 ans seulement, Lat Dior a prouvé aux troupes coloniales qu’il ne céderait pas si facilement sa patrie, son territoire. Question d’honneur. Ainsi, pendant une vingtaine d’années, il leur livra des batailles mémorables comme celle de NgolNgol – où il a défait les troupes coloniales françaises – de Loro ou encore de Mékhé. Ensuite, durant son exil, il a continué à combattre les Français aux côtés notamment de l’Almamy du Rip, Maba Diakhou Bâ. Lat Dior a notamment pris part à la mythique bataille de PaosKoto au cours de laquelle l’armée coloniale française a été battue à plate couture.
Bien qu’il soit « Thieddo », le Damel du Cayor a toujours su nouer des alliances stratégiques avec les marabouts. Outre Maba Diakhou Bâ, il a tissé des liens étroits avec le père de Serigne Touba, Mame Mor Anta Salli. 138 ans après sa mort, cette statue en son honneur aura le mérite de revivifier sa mémoire, afin que ses faits d’armes et les valeurs qu’il défendait continuent d’inspirer la jeunesse et d’irradier la marche du pays.
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