Au Gabon, le procès de la « Young Team » vient de nous rappeler qu’en matière de gestion publique, certains confondent visiblement la caisse de l’État avec une boîte à cadeaux. On découvre ainsi qu’une « prime » de deux-milliards de francs CFA a été versée, comme ça, tranquillement.
À ce niveau, ce n’est plus une prime, c’est un téléchargement légal de l’argent public directement dans son compte mobile. À la barre, l’un d’eux, parmi les plus en vue, a même expliqué qu’il ne voyait pas qui aurait pu refuser de telles sommes. Il est vrai qu’en Afrique, on décline difficilement l’hospitalité, même si c’est une générosité qui finit souvent en résidence surveillée. À la fin, la pluie de condamnations est tombée, hier : dix ans ici, quinze ans là-bas, quelques milliards à rembourser pour la forme, et quelques sursis pour ne pas trop froisser les habitudes. On a même confisqué des biens, la version administrative du “rendre ce que tu as pris”, mais en moins pédagogique. Tout ça pour dire que voler l’État ne paie pas… enfin, pas éternellement.
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