Monter dans un « Cheikhou Charifou », c’est un peu comme jouer à la loterie de la survie. Tu achètes un ticket, tu pries très fort et tu espères que le chauffeur n’a pas confondu le volant avec un joystick de PlayStation.
Ces minicars, surgis comme des fusées bénies, font trembler même les plus fidèles des passagers. Prévu pour 15 places, bricolé pour en caser 19, le « Hiace » est devenu un miracle roulant : il transporte plus de gens qu’une réunion de quartier.
Et avec des conducteurs qui prennent les virages comme s’ils jouaient leur place en finale de Formule 1, on s’étonne encore qu’il y ait des accidents ?
Entre le 4 et le 6 juin, six chocs, huit morts, cinquante-neuf blessés, dont quatre causés par ces caisses.
Mais pas surprenant ! Car, quand on monte sur le dos d’un lion, un « war gaïndé », il ne faut pas crier quand il court si vite. Et surtout, il ne faut pas lui demander de freiner pour descendre acheter des arachides. L’État doit serrer la vis et nous, nos ceintures. Parce qu’à force de jouer avec la vie, on finit par y laisser la sienne.
Salla GUEYE