Comment faire tenir les « navétanes » sur les 3 mois que sont censées durer les vacances scolaires, c’est-à-dire du 15 juillet au 15 octobre ? Autrement dit, comment, à partir de cette année 2025, retrouver les bonnes vieilles habitudes des années 1970 et 1980 quand ces activités de vacances portaient bien leur nom puisqu’elles se bouclaient suffisamment tôt pour permettre aux élèves et étudiants de retrouver leurs classes et amphis dès la reprise des cours ?
Questions d’autant plus opportunes que, près d’un demi-siècle après, la réalité a totalement changé. Des Associations sportives et culturelles (Asc), cadres d’expression privilégiés de ces activités de vacances, on en a vu pousser dans tous les quartiers et sous-quartiers comme de la mauvaise herbe en saison de pluie. Au point qu’aujourd’hui, pas moins de 8.400 Asc sont affiliées à l’Organisme national de coordination des activités de vacances (Oncav), sans compter celles qui dépendent de l’Organisme national de gestion des activités de masse (Ongam).
Or, dans le même temps, le nombre des infrastructures a suivi la trajectoire opposée et a cruellement décru sous les effets combinés de l’urbanisation (parfois) sauvage et de la boulimie foncière qui ont bouffé l’essentiel des espaces libres, en plus de l’explosion démographique. Si bien que les rares terrains d’expression de la pratique sportive sont surexploités (parfois du début de l’après-midi au milieu de la nuit, sans interruption) au point de fragiliser le maigre existant. Sombre comme tableau, non ? Et pourtant, le mouvement « navétanes » dans son ensemble est décidé à relever le défi qu’il a par ailleurs contribué à se lancer. Puisqu’il était bel et bien partie prenante des concertations tenues du 20 février au 4 mars derniers, suite aux instructions du président de la République, en Conseil des ministres du 29 janvier. La décision ministérielle de circonscrire les activités de vacances aux … vacances, ne saurait donc être perçue comme un corset, mais plutôt juste comme une invite à un retour à l’orthodoxie. Et ça cogite et ça bouge partout à travers le pays.
Objectif : faire preuve d’adaptabilité afin de tenir dans les délais impartis, en dépit des contingences de tous ordres. Orcav et Odcav travaillent à élaborer des calendriers, à procéder aux tirages des poules et matches. À titre d’exemple, le département de Dakar est d’ores et déjà fin prêt. Le 17 mai courant, il présentera les grandes lignes de sa réflexion et son agenda qu’il est décidé à respecter scrupuleusement, affaire de démontrer sa volonté de se conformer strictement aux décisions de l’autorité. Celui de Rufisque a déjà bouclé le sien. Partout ailleurs, on est dans les mêmes dispositions. Puisqu’au-delà du respect des bornes fixées par la ministre en charge des Sports, il est forcément question d’une réforme en profondeur du mouvement « navétanes » dont les axes ont été définis lors des concertations de février et mars derniers. Le chantier ne fait donc que commencer. On verra bien si, le 15 octobre prochain, au moment de remiser les godasses pour reprendre les cahiers, ce mouvement reconnu « d’utilité publique » aura remporté cette première manche.