Dans une interview qu’il nous avait accordée, en octobre 2016, lors de l’élection d’António Guterres comme Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Francis Kpatindé, journaliste et enseignant à Sciences Pô Paris, parlait d’un homme « cultivé, passionné autant par l’Afrique des grands empires que de ses entités actuelles ». C’est, peut-être, sous le magistère du Portugais que l’Afrique aura une place au Conseil de sécurité, instance la plus importante dans le fonctionnement des Nations unies. Dans la gouvernance mondiale, le combat de l’Afrique depuis plusieurs décennies, c’était d’avoir une place de choix reflétant le poids du continent tant sur le plan démographique qu’économique et politique. L’un des continents ayant le plus une population jeune, l’Afrique est portée par un dynamisme économique avec des découvertes récurrentes de ressources naturelles, malgré les fréquentes crises politico-sociales.
D’ailleurs, beaucoup de décisions qui sont votées au Conseil de sécurité ou bloquées par les vétos d’un État membre permanent concernent l’Afrique. Sur les 11 Opérations de maintien de la paix des Nations unies, les cinq se trouvent en Afrique : la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso); la Mission des Nations unies au Soudan du Sud ; la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (Fisnua) ; la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette dernière est d’ailleurs la plus grande Opération de maintien de la paix des Nations unies, en termes d’effectifs, dans le monde avec un total de personnels civils et militaires de 18 782. La moitié des questions de paix et de sécurité que traite le Conseil de sécurité des Nations a ainsi trait à l’Afrique. Il est donc normal et naturel que le continent soit au centre de la table et non au menu des discussions à chacune des séances du Conseil de sécurité.
Avoir des voix qui comptent dans cette instance onusienne peut être une voie indiquée à l’Afrique pour promouvoir ses solutions endogènes à ses multiples crises qui, chaque jour, dans les médias internationaux, donnent l’image d’un continent où ne règnent que chaos, fiascos ou imbroglios politico-militaires. Sur l’octroi de ces deux places au Conseil de sécurité, l’Afrique devra bien tirer profit de la compétition et de la course que mènent, dans le continent, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité : États-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne. Le 12 septembre dernier, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfie, avait défendu, au nom de son pays, l’idée de deux sièges permanents du Conseil de sécurité pour l’Afrique. Sans nul doute que la Chine et la Russie, qui ont des intérêts économiques ou militaires en Afrique, soutiendront cette dynamique.
Forcément, le choix des deux membres africains posera problème dans un continent traversé par des divergences linguistiques et des contingences géographiques. Il restera pour les pays africains à harmoniser leurs positions afin de profiter de cette nouvelle posture. Tant les chances et les circonstances du moment lui sont favorables. Il faudra aussi que l’Union africaine et les organisations régionales adaptent aussi leurs architectures de paix et de sécurité pour profiter de la présence de l’Afrique dans la plus grande et importante instance des Nations unies.
Chance et circonstance, par Oumar NDIAYE
Dans une interview qu’il nous avait accordée, en octobre 2016, lors de l’élection d’António Guterres comme Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (Onu), Francis Kpatindé, journaliste et enseignant à Sciences Pô Paris, parlait d’un homme « cultivé, passionné autant par l’Afrique des grands empires que de ses entités actuelles ». C’est, peut-être, sous le magistère du Portugais que l’Afrique aura une place au Conseil de sécurité, instance la plus importante dans le fonctionnement des Nations unies. Dans la gouvernance mondiale, le combat de l’Afrique depuis plusieurs décennies, c’était d’avoir une place de choix reflétant le poids du continent tant sur le plan démographique qu’économique et politique. L’un des continents ayant le plus une population jeune, l’Afrique est portée par un dynamisme économique avec des découvertes récurrentes de ressources naturelles, malgré les fréquentes crises politico-sociales.
D’ailleurs, beaucoup de décisions qui sont votées au Conseil de sécurité ou bloquées par les vétos d’un État membre permanent concernent l’Afrique. Sur les 11 Opérations de maintien de la paix des Nations unies, les cinq se trouvent en Afrique : la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (Minurso); la Mission des Nations unies au Soudan du Sud ; la Force intérimaire de sécurité des Nations unies pour Abiyé (Fisnua) ; la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco), et la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca). Cette dernière est d’ailleurs la plus grande Opération de maintien de la paix des Nations unies, en termes d’effectifs, dans le monde avec un total de personnels civils et militaires de 18 782. La moitié des questions de paix et de sécurité que traite le Conseil de sécurité des Nations a ainsi trait à l’Afrique. Il est donc normal et naturel que le continent soit au centre de la table et non au menu des discussions à chacune des séances du Conseil de sécurité.
Avoir des voix qui comptent dans cette instance onusienne peut être une voie indiquée à l’Afrique pour promouvoir ses solutions endogènes à ses multiples crises qui, chaque jour, dans les médias internationaux, donnent l’image d’un continent où ne règnent que chaos, fiascos ou imbroglios politico-militaires. Sur l’octroi de ces deux places au Conseil de sécurité, l’Afrique devra bien tirer profit de la compétition et de la course que mènent, dans le continent, les cinq membres permanents du Conseil de sécurité : États-Unis, Chine, Russie, France et Grande-Bretagne. Le 12 septembre dernier, l’ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfie, avait défendu, au nom de son pays, l’idée de deux sièges permanents du Conseil de sécurité pour l’Afrique. Sans nul doute que la Chine et la Russie, qui ont des intérêts économiques ou militaires en Afrique, soutiendront cette dynamique.
Forcément, le choix des deux membres africains posera problème dans un continent traversé par des divergences linguistiques et des contingences géographiques. Il restera pour les pays africains à harmoniser leurs positions afin de profiter de cette nouvelle posture. Tant les chances et les circonstances du moment lui sont favorables. Il faudra aussi que l’Union africaine et les organisations régionales adaptent aussi leurs architectures de paix et de sécurité pour profiter de la présence de l’Afrique dans la plus grande et importante instance des Nations unies.
Une dynamique de souveraineté en marche ( Par Maguette NDONG)
Redonner du sens à notre vivre-ensemble (Par Lamine Niang)
Cohésion sociale : Se ressaisir ( Par Daouda MANE)
On ne badinera plus avec les deniers publics
Le cercle vicieux de la corruption (Par Sidy DIOP)
Élargissement du Cos-Pétrogaz, le temps des actes
[VIDEO] Mariage et écart d’âge : Une question qui divise les Dakarois
Vous voulez atteindre une audience ciblée et engagée ? Placez vos bannières publicitaires sur notre site