Le rêve a tourné court. Les « Lionnes » du football se sont arrêtées aux portes de l’Histoire. Elles voulaient forcer le passage, samedi, à Oujda, face à l’Afrique du Sud, championne d’Afrique en titre. Il leur a manqué la bonne encre pour écrire l’histoire qui les aurait définitivement propulsées dans une autre dimension. Pourtant, elles avaient mis l’essentiel des ingrédients qui leur avaient fait défaut lors de matches de groupes et dont le déficit leur avait coûté deux défaites (2 – 3 face à la Zambie et 0 – 1 contre le Maroc).
Notamment une certaine rigueur défensive, même si leur gardienne de but Adji Ndiaye, créditée par ailleurs d’un bon match, a commis quelques approximations. Mais cela n’a pas suffi. Elles ont cependant eu le mérite de nous y avoir fait croire tout au long des 120 minutes. À défaut de tenir la dragée haute dans le jeu à des « Banyana Banyana » au collectif plus rodé, les « Lionnes » ont fait preuve d’une détermination sans faille et d’un engagement de tous les instants. Dans un quart de finale plutôt cadenassé, cela pouvait se dégoupiller sur un détail. Il n’y en eut pas de déterminant. Et c’est finalement aux tirs au but que l’affaire s’est jouée (0 – 0 et 1 – 4). Comme à ce même stade de la précédente Can féminine, en 2022, déjà au Maroc, face à la Zambie (1 – 1 et 2 – 4).
Les tirs au but qui sont loin de la loterie pour laquelle on cherche souvent à les faire passer. C’est bel et bien un exercice technique mâtiné d’une forte dose de mental et d’un bon zest de résilience physique après toute une partie menée à forte intensité. Comme quoi le Sénégal a encore buté sur la ligne rouge qui ne devrait cependant bientôt plus constituer de plafond de verre pour les filles du coach Mame Moussa Cissé. Il est vrai que celles-ci n’avaient été ni très convaincantes ni rassurantes au terme de la première phase où, malgré leur carton initial (4 – 0 face à la Rd Congo), elles avaient affiché beaucoup d’insuffisances.
Mais, sur ce quart de finale de samedi face aux championnes d’Afrique en titre, elles ont affiché un visage annonciateur d’un avenir plus radieux. Les lacunes ayant émaillé leurs prestations antérieures ont été gommées pour l’essentiel et l’on s’est même par moments surpris à envisager sérieusement ce qui aurait été le hold-up du siècle. Il n’en fut rien. On se consolera pourtant en paraphrasant « The Boss », Bruce Springsteen, l’immense musicien rock américain selon qui « At the end of every hard earned day, people find some reason to believe » (« À la fin de chaque journée durement gagnée, les gens trouvent une raison de croire »). Les « Lionnes » ne seront certes pas en demi-finales de la Can, mais elles ont appris et gagné en expérience. Dans cette défaite, elles peuvent trouver de bonnes raisons d’espérer et un socle pour bâtir de futures belles histoires. Dès lors, on scrutera attentivement leurs prochaines sorties pour voir si, contre les championnes d’Afrique sud-africaines, ce n’était qu’un baroud d’honneur ou s’il s’agit bien d’une nouvelle chevauchée vers les cimes du football féminin continental.