Après une pause imposée par la campagne électorale et les élections législatives du 17 novembre 2024, les Journées de mobilisation citoyenne thématiques «Setal sunu reew reviennent ce samedi 7 décembre. Pour cette 7e édition, l’accent est mis sur l’embellissement de nos quartiers, d’où le thème «Gox yu set te taaru ».
Le choix de cette thématique n’est pas fortuit. On est au mois de décembre et comme de coutume, les fêtes de fin d’année amènent les collectivités locales à investir dans l’orne ment et le pavoisement de nos rues et quartiers. Maître d’œuvre de cette édition, le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement des territoires s’est engouffré dans la brèche et profite donc de l’occasion pour rappeler à tout le monde que la prise en main de notre cadre de vie est un combat que chaque citoyenne doit porter au quotidien.
Dans cette aventure citoyenne, les autorités peuvent compter sur le secteur privé national qui a décidé de s’impliquer désormais pour la réussite de Setal sunu reew». Ainsi, le Conseil national du patronat (Cnp) et l’Unacois de même que d’autres structures qui leur sont affiliées entendent sonner la grande mobilisation aussi bien à Dakar qu’en régions. La cérémonie officielle, où sera attendu le Premier ministre Ousmane Sonko, est prévue à Keur Massar.
Dans cette perspective, le ministère de l’Urbanisme, des Collectivités territoriales et de l’Aménagement du territoire a déjà sorti les gros moyens, humains comme logistiques. Dans le schéma retenu, il est prévu que le ministère accompagne la collectivité territoriale hôte sur l’entretien et le suivi pendant une durée de 60 jours et se retirera après une bonne campagne de sensibilisation qui facilitera l’appropriation des aménagements réalisés.
Parce que si la question du suivi est si prégnante, c’est parce qu’elle constitue, dans notre pays, le talon d’Achille de toutes les initiatives d’embellissement du cadre de vie.
Trop souvent, l’éblouissement des premiers jours devant les belles réalisations laisse très vite place à la déception. Quelque part, l’idée de la création du challenge Sétal sunu gox, qui récompense le quartier le mieux entre tenu, est le reflet de nos échecs, de notre incapacité à maintenir nos espaces propres sur la durée.
D’ailleurs, cette défaillance rejaillit sur notre rapport avec le mobilier urbain. Sous les ponts, et même sur les ponts, des gens élisent domicile au vu et au su de tout le monde et personne ne semble s’en offusquer. L’occupation anarchique des trottoirs par des tabliers pousse les piétons sur la chaussée, les laissant ainsi à la merci des chauffards. Les opérations de désencombrements surviennent de manière périodique, mais c’est pour voir les déguerpis revenir sur les lieux encore plus nombreux.
La meilleure chose qu’on puisse souhaiter pour 2025 en matière de gestion de notre cadre de vie, c’est une prise de conscience collective.
Par El Hadj Ibrahima THIAM