Fin des vacances ! Reprise, rentrée, retrouvailles. L’on est d’attaque pour affronter les rigueurs de la vie professionnelle ou l’année académique et scolaire. Avec plus d’entrain, en espérant plus de bonheur et retombées. Pour les parents, la rentrée n’est certainement pas synonyme de fête avec toutes les dépenses qu’elle occasionne en ces temps de conjoncture.
Les vacances d’été, pour ceux qui en avaient bénéficié, n’ont pas changé grand-chose dans la marche du monde. Au-delà du farniente et repos mérité, elles n’ont pas fait taire les armes à Gaza, en Ukraine ou dans d’autres foyers de tension. De nouveaux foyers se sont ouverts comme à Madagascar où la population réclame, après le gouvernement, la tête du président Andrey Rajoelina. Tout comme au Sri Lanka. L’île de 22 millions d’habitants fait face à sa pire crise depuis son indépendance en 1948.
Pris dans l’étau de la dette et de l’inflation, le Sri Lanka a été désormais en proie à un soulèvement populaire qui a conduit des manifestants dans le palais présidentiel, menant à la démission à venir du président Gotabaya Rajapaksa. Les opinions semblent accepter la non-participation de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, leader en vue du Pdci, à la présidentielle ivoirienne du 25 octobre prochain. Ou d’un énième mandat possible au président Paul Biya du Cameroun.
L’on apprend également une condamnation à mort de l’ancien président de la République démocratique du Congo, Joseph Kabila. La semaine dernière a été également celle de la grand-messe onusienne qui est l’occasion de réunir dans la ville new-yorkaise la quasi-totalité des dirigeants du monde. Sauf ceux à qui l’on a refusé le visa comme les Palestiniens, ou le président Poutine sur qui pèse un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale que viennent de quitter nos voisins de l’Alliance des États du Sahel (Aes). Au-delà du redondant message en faveur de la Palestine, du peuple, de l’option des deux États, il est à retenir, comme dans une liturgie, la reconnaissance harmonisée de nombreux pays occidentaux (France, Angleterre, Canada, Portugal…) jusque-là soutiens d’Israël. Ne reste quasiment plus que l’Allemagne et l’Italie.
Mais la question reste de savoir quels Palestiniens compter dans cet État reconnu eu égard à l’hécatombe et le nombre de morts qui continue de s’allonger au gré des bombardements du Premier ministre israélien qui entend « finir le travail » (comprenez raser Gaza de la carte du monde). Voilà toute la contradiction occidentale qui s’alarme à ce que l’Iran se dote de la dissuasion nucléaire, seule garantie d’un équilibre pour ce pays vis-à-vis d’elle. Et dans le sillage de l’Ag de l’Onu, le plan du président Trump pour la sortie de la crise. Un plan qui « donne à Israël ce qu’il n’a pu obtenir par la guerre ».
Un plan qui dénie aux Palestiniens, longtemps persécutés, le droit de disposer d’eux-mêmes. Encore et encore des interrogations sur notre humanité. Le temps de vacance n’a, nous semble-t-il, pas été un temps de recul, de réflexion et de sa sagesse pour nos concitoyens. Quand nous observons les inimitiés, les contradictions, la guéguerre, les oppositions s’exacerber dans ce pays entre militants de différents partis politiques, il y a de quoi avoir peur sur l’avenir du pays et du commun vivre ensemble sénégalais. Nous nous demandons si l’appartenance politique en vaut la chandelle. Un véritable sujet d’études en sciences sociales pour ceux qui s’intéressent aux dynamiques d’appartenance et de reconnaissance à la tribu, l’ethnie, la Nation… Il s’agirait, entre autres, de voir comment l’appartenance à une formation politique prime sur le sentiment d’appartenance à la Nation.
Aussi qu’il est regrettable de voir que le débat vire à l’ignominie : que des insultes de part et d’autre. L’ethnie, le parti, l’appartenance… sont pris pour cible. Triste pour notre beau pays. Nous oublions que quand nous insultons, nous n’honorons plus nos parents, cibles potentielles de riposte. La lueur que nous percevons est ce débat posé par le ministre de l’Éducation nationale, Moustapha Guirassy, sur l’interdiction des téléphones portables à l’école à quelques jours de la rentrée. Plutôt son pari qui révulse certains acteurs de l’école qui en appellent à des concertations arguant d’une démarche solitaire du ministre. Au vu de ce qui se passe sur les réseaux sociaux et la marche de la société sénégalaise, il devient urgent d’éduquer sur l’utilisation des appareils téléphoniques et de l’Internet. Pas seulement les enfants. Mais surtout les adultes. Bonne rentrée et bon octobre Rose.
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