Tip, Marge, Hailyan, Sandy, Wilma, Chantal, etc. Ça vous dit quelque chose ? Ce sont les noms de quelques tempêtes, typhons, ouragans, cyclones, entre autres phénomènes naturels, qui ont marqué l’humanité ces dernières années.
Il y a cinq jours, la tempête tropicale Chantal a touché les côtes étatsuniennes. C’est la troisième tempête tropicale de la saison des ouragans dans l’Atlantique, et la première à toucher les États-Unis. Selon le centre canadien dédié à la prévision des ouragans à l’environnement et au changement climatique, l’année 2025 devrait enregistrer entre 13 et 19 tempêtes nommées, dont 6 à 10 ouragans, et 3 à 5 ouragans majeurs. Pendant ce temps en France, à Marseille, le feu progresse. Ce feu, qui s’est déclaré mardi et localisé aux Pennes-Mirabeau, s’est propagé au nord de Marseille. Il a déjà parcouru 750 hectares et occasionné beaucoup de dégâts. En Californie, aux Usa, la Madre Fire, elle aussi progresse. Selon le dernier bulletin de l’agence Cal Fire, en 24 heures, cet incendie a ravagé près de 283 kilomètres carrés.
Dans cette partie des Usa, une série d’incendies avait, du 7 au 31 janvier 2025, touché la région métropolitaine de Los Angeles, occasionnant 24 morts, plus de 2.000 habitations et bâtiments détruits, près de 130.000 personnes déplacées avec des pertes économiques estimées à 10 milliards de dollars. Le déchainement des éléments, qu’il soit naturel ou provoqué, occasionne, le plus souvent, des dégâts incommensurables et de lourdes pertes en vies humaines. Le bilan le plus lourd et le plus récent est, sans doute, celui du tsunami du 26 décembre 2004. Ce phénomène qui a touché 24 pays riverains de l’océan indien a affecté surtout les pays de l’Asie du Sud-Est. Au total, elle a causé 230.000 morts dont 165.000 en Indonésie, 35.000 au Sri Lanka, 16.000 en Inde et 5.000 en Thaïlande. Dans ce dernier pays, à Ban Nam Khem dans la province de Khao Lak, une vague d’une dizaine de mètres a conduit, à deux kilomètres dans l’intérieur des terres, un patrouilleur des forces armées thaïlandaises. Ici, au Sénégal, les 9, 10 et 11 janvier 2002, des pluies hors saisons (97,2 mm) accompagnées d’un froid intense avaient affecté le nord du pays. Le bilan est lourd.
Au total, elles avaient causé beaucoup de pertes matérielles, une destruction d’habitations, 30 morts et près de 600.000 têtes de bétails décimées. L’air, l’eau, le feu et la terre sont les éléments fondamentaux de/pour la vie, mais quand ils se déchainent, ils peuvent devenir impitoyables. On se rend bien compte de la fragilité du corps et du décor. De l’insignifiance de l’être et du paraitre. Car, ils effacent tout sur leur passage. Et on accuse tous, à tort ou à raison, le réchauffement climatique. Ailleurs, on apprend à vivre avec les éléments. Au Cabo Verde, les habitants de l’île de Fogo dont les maisons et les cultures sont souvent détruites par les éruptions volcaniques en tirent paradoxalement profit. Avec les coulées, ils reconstruisent leurs habitations et leurs terres deviennent beaucoup plus fertiles. En Thaïlande, au pied d’un îlot montagneux, se développe le village flottant de Koh Panyee.
Des nomades des mers établis au flan du pic, devenu trop petit, ont réussi à s’établir dans les parages en construisant des habitations, des infrastructures sociales de base et même un terrain de football flottants dans la baie de Phang Nga. À Bangkok, les populations ont transformé un inconvénient en un avantage. Les canaux (Khlongs), qui drainent les eaux de pluie vers le principal fleuve Chao Phraya, servent d’autoroutes aux bateaux-taxis, participant ainsi à la mobilité urbaine. Ici au Sénégal, à Fadiouth précisément, les populations construisent des greniers sur pilotis pour conserver leurs récoltes. Elles ont compris que dans un environnement constamment touché par la montée et la descente de la marée, il faut absolument surélever ces garde-mangers. L’avenir est dans l’adaptation ! aly.diouf@lesoleil.sn