En route pour une nouvelle (re)conquête ! Après les « Lionceaux » cadets qui n’ont pas su garder leur couronne continentale, il y a quelques jours au Maroc, leurs grands frères, les juniors, prennent le relais pour défendre, en Égypte (depuis hier 27 avril jusqu’au 18 mai), leur titre africain également acquis il y a deux ans.
Avec, bien sûr, pour objectif de ne pas connaître le même sort. Les U17 sénégalais éliminés dès les quarts de finale ? C’est bel et bien un échec, malgré ce qu’en disent depuis lors quelques spécialistes plutôt moralisateurs. Il ne s’agit, en effet, ni d’accabler qui que ce soit, ni de chercher à briser un quelconque élan, ni de saper le moral d’une équipe en devenir, encore moins de s’en prendre à des tout jeunes. La dure réalité, c’est qu’on ne peut parler que d’échec lorsqu’un champion en titre se fait sortir dès après les rencontres de groupes qu’il n’a même pas terminées à la première place du sien. À plus forte raison si, comme nos U17, on a produit un jeu de piètre qualité. On s’est certes glorifié que l’équipe ait gardé ses cages inviolées pendant 4 matches. Ce qui est une belle performance, mais qui aurait pu être bonifiée si l’attaque avait fait son boulot. 3 petits buts inscrits en 4 sorties, c’est bien famélique pour espérer mieux.
En fait, ce n’est pas tout de bâtir une défense hermétique. Le principal, c’est de construire une équipe équilibrée, c’est-à-dire capable autant de bien défendre que de bien attaquer, avec tout ce que cela comporte d’efficacité dans tous les compartiments du terrain. Autrement, on ne présente qu’un ensemble bancal susceptible d’être désarticulé dès qu’il sort de son schéma de jeu (comme lors de séance de tirs au but). Reconnaître les insuffisances, regarder la vérité en face et essayer d’apprendre de ces erreurs, c’est le meilleur moyen d’aller de l’avant. Pas en niant l’évidence ou en s’abritant derrière des faux-fuyants et des circonlocutions. On peut bel et bien repartir du bon pied après un échec. Sinon, le Sénégal qui n’avait pratiquement rien gagné en Afrique, n’aurait pas réussi l’historique razzia de 2022–2023 avec ses 5 titres (Can, Chan, U20, U17 et Beach Soccer).
À condition, encore une fois, de ne pas se voiler la face. L’excuse de l’inexpérience parfois brandie ne saurait non plus prospérer, toutes les équipes ayant pris part à cette Can U17 étant logées à la même enseigne. Au moins, nos U20 n’auront pas à s’abriter derrière cette « excuse ». Car, contrairement à l’entraîneur des U17, celui des juniors est un habitué des joutes continentales. Vainqueur du tournoi de foot des Jeux africains de Brazzaville en 2015, Serigne Saliou Dia a également donné au Sénégal son premier titre chez les U17 en Algérie. En plus, il retournera au front avec quelques éléments de base avec lesquels il s’était imposé il y a deux ans. Serigne Fallou Diouf de Génération Foot sera encore un des hommes forts de sa défense, tout comme son coéquipier à l’Académie de Déni Biram Ndaw Ibrahima Diallo en plus des deux sociétaires de Diambars de Saly, Lansana Traoré et Yaya Diémé, tous champions d’Afrique des U17 en 2023.
Sans oublier les renforts venus de championnats européens. Que l’on s’entende bien : cela ne veut absolument pas dire que le Sénégal va renverser tout sur son passage et garder son trophée, les doigts dans le nez. Il faudra batailler peut-être encore plus que par le passé pour réussir le doublé. Car, autant il est difficile de remporter un titre africain, autant il est encore plus ardu de récidiver lors de l’édition suivante. La grande équipe nationale A l’a vérifié à ses dépens en Côte d’Ivoire, les U17 viennent de l’expérimenter au Maroc. Aux U20 de faire mentir l’adage selon lequel « jamais deux sans trois ». Et de suivre les traces, sur le sable continental, des « Lions » du Beach Soccer, les seuls jusqu’ici à avoir conservé leur couronne, en 2024 à Hurghada en Égypte (tiens, tiens ! Un bon présage ?) après l’avoir décrochée en 2022 à Vilankulo au Mozambique.