Ça dit toujours quelque chose à tout le monde. Tout comme les Parisiens restent fidèles à leur « Ici c’est Paris », les citoyens du monde, eux, s’unissent autour d’un cri du cœur universel : « Aujourd’hui, c’est samedi ! » C’est sa soirée qu’on célèbre le plus souvent, mais c’est toute la journée qui mérite d’être chantée. Samedi est magique, pour reprendre une autre célébration bien connue du club de la capitale française.
C’est le jour des gros programmes, des grands bonheurs, des retrouvailles sans horloge, des fêtes sans raison et des « tours » de famille. C’est l’odeur du thé qui s’éternise, la sono du voisin qui monte d’un cran, les rues qui battent comme un cœur vivant.
D’ailleurs, samedi est tellement attendu que c’est dès le vendredi soir que les esprits commencent à s’alléger. Les visages se détendent, les « On se voit demain ? » fusent, et les « Tu fais quoi samedi ? » deviennent une langue universelle. Les programmes s’alignent autour d’un classique : le grand match de Premier League, 16h30 Gmt.
Mais samedi, ce n’est pas que foot et thé devant la télé. C’est aussi le jour des marchés en pagaille, des plages qui se remplissent, des visites à la belle-famille ou aux amis de longue date. C’est le jour où les enfants courent plus fort, les couples rient plus librement, les rues sentent l’encens et la grillade.
C’est le moment des marches sportives, des repas spéciaux, des grands concerts, des chansons qu’on ne fredonne que ce jour-là, des rendez-vous qu’on espère, des promesses qu’on lance à la volée. C’est aussi le jour des premières fois. Premier regard échangé au détour d’un « yendou», première danse maladroite sur un son trop fort, premier baiser volé entre deux éclats de rire.
Samedi ne juge pas. Il accueille. Il ouvre grand les bras. Alors oui, samedi mérite qu’on le célèbre. Pas seulement parce qu’il est veille de dimanche, mais parce qu’il incarne l’apogée du possible, la parenthèse enchantée dans le tumulte hebdomadaire. Samedi est tellement magique qu’on n’y meurt pas. Ou quand on y meurt, on n’y est pas inhumé.
On trouve toujours un bon prétexte pour remettre au lendemain l’enterrement de celui qui n’a pas compris qu’on ne meurt pas un samedi. Oui, c’est un jour spécial. Un jour à part. Un jour magique. Aujourd’hui, c’est samedi. Souriez, la vie aussi vous attend.