«Le courage n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de vaincre ce qui fait peur ». Cette affirmation de Nelson Mandela devrait nous aider à nous surpasser, surtout dans notre société où la peur de l’échec murmure des doutes dans nos esprits, corrompt notre confiance.
Dans la vie, nous voulons tous réussir. Nous aspirons tous à une bonne stabilité financière, rêvons de majestueuses villas, de rutilantes voitures, de belles femmes et de magnifiques enfants. Nous nous battons pour avoir un statut social élevé. Malheureusement, tout le monde n’est pas appelé à réussir. Parce que le Bon Dieu a tout créé en couple : homme et femme, jour et nuit, vie et mort, joie et tristesse, réussite et échec… D’aucuns s’en sortent remarquablement bien, d’autres ne se plaignent pas trop, même s’ils espèrent mieux, alors que la plus grande majorité trinque dans l’espoir de voir le bout du tunnel. Chaque jour, nous sommes pris dans les pièges de l’incertitude, dans l’étau de cette spirale négative. Quoi de plus normal quand l’on n’est pas maître de son destin et que l’on ne sait pas de quoi demain sera fait. La peur de l’échec nous hante, nous turlupine au point de nous faire pousser des cheveux blancs. La période des examens est le meilleur baromètre pour mesurer la capacité de certains à réussir, à passer ce mur parfois infranchissable. Le stress devient la chose la mieux partagée chez les candidats.
Malgré les années d’études et les jours, semaines voire mois passés à réviser, nombre d’entre eux sont tenaillés par la peur d’échouer au lieu de se focaliser sur la satisfaction de réussir. On ne va pas en guerre pour perdre, mais on a tous peur de l’échec. Et ce qui est malheureux, c’est d’aller en guerre et de ne pas se battre. Ou de mettre dans sa tête qu’on va perdre. Nous sommes alors pris dans l’engrenage de l’atychiphobie, souffrons de cette phobie d’échouer qui limite nos ambitions et remet en cause nos propres compétences. Mais ce qu’on oublie, c’est que l’échec est inévitable. Il est parfois même essentiel, car beaucoup de gens ont dû échouer avant d’atteindre leurs objectifs. Me Abdoulaye Wade est un exemple frappant de persévérance face à l’échec. Quand il créait son parti, le Pds, en 1974, il n’était pas habité par ce trouble bien ancré. Au contraire, il voyait grand, très grand même.
Géant par l’envergure politique et adversaire historique de Léopold Sédar Senghor, il a bâti sa réputation d’opposant chevronné en affichant une témérité sans pareille face au Président Abdou Diouf, devenant ainsi son premier rival. Après avoir échoué à quatre reprises à l’élection présidentielle (1978, 1983, 1988 et 1993), Me Abdoulaye Wade a réussi à construire son propre mythe en donnant du fil à retordre au Parti socialiste, réussissant même, à force de persévérance, à mettre un terme à son règne de quatre décennies. Ses cuisants échecs et ses séjours en prison n’ont jamais réfréné son ardeur. Il est élu président de la République du Sénégal le 19 mars 2000 après plus d’un quart de siècle à s’opposer. Un bel exemple de persévérance. Son parcours montre que l’échec peut être un puissant propulseur vers le succès. Et les exemples de gens qui ont réussi, grâce à leur pugnacité, leur persévérance et leur capacité à aller de l’avant malgré la peur et le doute, ne manquent pas. Dans notre société où la réussite est souvent érigée en valeur suprême, on stigmatise l’échec qui, loin d’être une honte ou un fardeau, est le compagnon de voyage de l’homme parce qu’inévitable et faisant partie intégrante de l’expérience humaine. Omniprésent, il est indispensable à la réussite.
Un passage obligatoire. Car derrière chaque succès se cache des échecs et en échouant, on apprend. L’expérience de l’échec est parfois amère et désagréable, et nous empêche d’avancer et d’atteindre nos rêves, mais il faut toujours savoir se relever pour surmonter ce défi psychologique parce qu’il y a toujours une deuxième, une troisième et même une quatrième voire une cinquième chance. La peur d’échouer ne disparaîtra certainement jamais totalement, mais elle ne doit jamais être plus forte que la passion de concrétiser nos rêves. Nous devons toujours voir en l’échec une opportunité, une leçon pour bien préparer nos réussites futures. sambaoumar.fall@lesoleil.sn