Lors de la présentation du Plan de redressement économique et social, le Premier ministre, Ousmane Sonko, a annoncé un gain de 435 milliards de FCfa en termes d’impact attendu du démarrage de l’approvisionnement en gaz par Gta, pour les centrales électriques de la Senelec. Ousmane Sonko a rappelé que les obligations contractuelles des compagnies à réserver une quote-part pour l’approvisionnement de son marché local.
Cette disposition se trouve dans l’article 15 des Crpp sur demande locale de pétrole brut. En effet, il est stipulé, entre autres, le Contractant s’engage, sur sa production de pétrole brut, à vendre à l’État par priorité, la part nécessaire à la satisfaction des besoins de la consommation intérieure du pays (…). Par ailleurs, par écrit le ministre en charge de l’Énergie, notifie la quantité de pétrole brut qu’il choisira d’acheter. (…) Le Contractant devra vendre le pétrole brut au Sénégal à un prix établi suivant le prix courant du marché international et payable en francs Cfa. À travers ce mécanisme d’approvisionnement du marché local, en gaz, le Premier ministre a annoncé des gains de 177 milliards ou de 143 milliards de FCfa selon le cas.
Pour Ousmane Sonko, l’impact sur le kWh sera de le faire passer de 115,913 FCfa, aujourd’hui, à 76,18 FCfa/kWh. Cela contribuerait fortement à la réduction de la facture pétrolière, un indicateur important de la santé économique d’un pays et de sa dépendance aux énergies. Pour ce faire, il faudra nécessairement un coup d’accélérateur dans certains projets de l’environnement pétro-gazier, en particulier le réseau gazier national. Pour la sécurisation de l’approvisionnement en gaz domestique à moindre coût, l’accès universel à l’électricité abordable et assurer la souveraineté énergétique, des projets de construction de nouvelles centrales de production d’électricité à partir du gaz local ont été lancés. Ainsi, en relation avec Petrosen et Rgs, la société nationale d’électricité a déjà lancé un ambitieux chantier de production + 970 Méga Watt (MW) avec le programme Gas-to-Power. La Senelec a entrepris des travaux d’installation et de conversion de centrales à gaz pour une prévision de 300 MW à Cap des biches, Wae (2025), 250 MW à Gandon (2026), 120 MW à la centrale Epc de Cap des biches (2027) et 300 MW à la centrale de Mboro (2030). Dans ce schéma de la souveraineté énergétique, le Réseau national de Transport de Gaz par Gazoducs (Rgs) devra jouer un rôle capital.
C’est ainsi que la nouvelle direction a décliné les stratégies mises en œuvre à travers deux axes majeurs que sont le Gas-to-Power et le Gas-to-Industries. En ce qui concerne la stratégie Gas-to-Power, elle consiste à utiliser le gaz naturel pour produire de l’électricité au niveau des centrales électriques. Cependant, tous les efforts des autres acteurs de la chaine, Petrosen, producteur et fournisseur du gaz, et Senelec, producteur d’électricité, restent tributaires du respect des délais dans la réalisation des travaux d’installation du réseau de gazoduc pour le transport du gaz vers les cinq centrales. Dans un rapport du 5 mai 2025, Rgs révélait que le premier gazoduc (Segment Nord), long de 85 km (offshore 45 km, Onshore 40 km) avait déjà finalisé les études, bouclé son financement et le contrat signé pour un délai de mise en service entre 14 à 16 mois.
C’est donc la centrale électrique, située à Gandon (250 mW), dans la région de SaintLouis, qui devrait être la première à recevoir le gaz à travers le gazoduc du Segment Nord le reliant au Hub Gta, site de production. Cependant, les autres gazoducs, comme le Segment Vert, le plus long, 120 km, servant d’interconnexion entre les réseaux Nord et le Centre du réseau gazier national, ainsi que le Segment Bleu sont projetés pour fin 2025 ou début 2026, voire 2027, pour les études et les financements. Le dernier hic qui se dresse devant l’utilisation optimale du gaz, c’est l’arrêt du projet Yakaar-Téranga, épine dorsale de la stratégie Gaz-to-Power. mbayesarr.diakhate@lesoleil.sn